Prix records du grain : les Prairies espèrent en profiter
Radio-Canada
Les prix du blé, du canola et des autres grains étaient déjà à la hausse avant la guerre en Ukraine, mais l'invasion russe a accéléré la montée en flèche du coût des aliments de base.
Canola, blé, avoine, soya et lin : à Delmas dans le nord-ouest de la Saskatchewan, les semences de l’agriculteur Martin Prince ne sont pas encore dans le sol que la récolte est déjà attendue avec impatience.
Le marché a besoin de ce qu’on a à produire et ça nous encourage de tenter d’augmenter la production, reconnaît-il d’emblée alors qu'il nous reçoit chez lui quelques jours avant la saison des semences.
La valeur du blé et du canola, par exemple, a doublé depuis deux ans. Sauf que, pour répondre à la demande, la marge de manœuvre des producteurs canadiens demeure mince.
Martin Prince estime qu’il peut au mieux augmenter d’environ 10 % sa production de blé cette année.
C’est que les semences sont prévues des mois, voire des années d’avance, et surtout elles doivent suivre une rotation essentielle à la santé des sols.
« Je peux peut-être augmenter un tout petit peu [ma production] d’avoine au détriment du blé, ou l’inverse, mais je n’irai pas mettre du canola au lieu du blé parce que ça irait à l’inverse de ce que je veux aller chercher comme bonne gestion des terres. »
Dans ce contexte, impossible pour le Canada de compenser à lui seul les pertes de production anticipées en Ukraine et en Russie.
Près de 30 % de la production mondiale de blé provient de cette région du monde. C’est une proportion substantielle de l'approvisionnement mondial qui pourrait devoir être remplacée, rappelle Erin Gowriluk, la directrice des Producteurs de grains du Canada, l’association nationale qui représente quelque 65 000 agriculteurs.