Prix de poésie Radio-Canada 2022 : les coups de cœur du comité de sélection
Radio-Canada
Il ne reste que 20 auteurs et autrices en lice pour le Prix de poésie Radio-Canada 2022. En attendant de connaître les cinq finalistes, le 17 novembre, voici les noms de ceux et celles qui méritent le prix, selon les lectrices et lecteurs ayant sélectionné les poèmes de la liste préliminaire. Le jury sera-t-il d'accord avec leurs choix?
Une poterie dans la mémoire, d'Ouanessa Younsi : Parce que le propos est une histoire importante et qu’elle est véhiculée avec une grâce et une sensibilité remarquables.
Lactation, d’Alexandre L’Archevêque, est une surprenante suite de petits poèmes en prose; une série d’énoncés à la troisième personne, très aplatis, d’un rythme lent et efficace. Des aphorismes obscurs? Des observations d’un réel derrière le réel?
“Le cancer pousse sous le rocher“. Les images foisonnent ici, mais la majorité d’entre elles sont troubles, floutées, peut-être en raison du constat de la ou le poète à savoir qu’"aucune image ne rend justice aux étoiles". Malgré l’absence d’action directe de sa part, la mère, et son éventuelle mort, ne semble jamais être très loin. Ces petits poèmes sont en effet sombres, mais non pas sans offrir une étrange promesse à la fin de la suite : "Deux enfants libèrent les cendres dans le ruisseau. Ramassent des cailloux".
Sur le dos des fossiles, de Gabrielle Vigneault-Gendron : De loin la soumission la plus solide du lot. Un équilibre est atteint et maintenu entre le propos et la création d'un objet poétique. La forme n'est pas figée et surprend; les vers sont truffés de renversements.
Aimer ses monstres, de Maude Déry : Malgré un titre qui emprunte une formulation cliché, la suite proposée est loin du lieu commun poétique. En effet, des images d’une vigueur surprenante y sont déployées à travers un vocabulaire simple et cristallin. D’un vers à l’autre, aucun mot, aucune formulation, aucun enjambement ne semble inutile. Aimer ses monstres dissèque habilement la noirceur et la haine qui s’insèrent dans une relation interpersonnelle, si habilement que leur horreur devient magnifique. Avec sa forme coup de poing, chaque strophe a sa chute.
Laurie Bédard est née à Laurier-Station en 1987 et a étudié la littérature française à l’Université de Montréal. Elle a publié Ronde de nuit et Les univers parallèles au Quartanier. Elle vit à Montréal, où elle travaille dans le domaine de l'édition.
Simon Brown (il-iel) est poète, traducteur et artiste interdisciplinaire originaire du sud-ouest du Nouveau-Brunswick (territoire traditionnel peskotomuhkati) vivant dans la région de Québec (territoire traditionnel wendat et abénakis). Il présente ses textes dans plusieurs contextes : œuvres multimédias, performances, livres d’artiste, recueils et revues. Comme traducteur, Simon a adapté les poèmes de Lisa Jarnot, Nicole Raziya Fong, Maude Veilleux, Maude Pilon, et Huguette Gaulin, notamment. Ses recueils et livres d’artiste ont été publiés chez des éditeurs au Québec, au Canada et en France.
Shawn Cotton est né à Montréal en 1986. Il a publié quelques recueils de poèmes et œuvre comme musicien (albertine__disparue, The High Dials, Groupuscule Skip Jensen, Bernhari). Depuis peu, il apprend le métier d’éditeur en dirigeant une collection à l’enseigne de L’Oie de Cravan et pilote, avec le poète Jonas Fortier, la revue de poésie Tantôt.