Prix agressifs en épicerie : des producteurs de fraises mécontents
Radio-Canada
Comme c'est le cas pour la plupart des aliments, les fraises n’échappent pas à la hausse des prix. En plus des coûts de production, les producteurs de fraises du Québec doivent également composer avec les épiceries qui affichent des prix agressifs. Une situation dénoncée par ces derniers.
Oui, ça fait quand même mal , avoue la copropriétaire de la Ferme St-Élie, André-Anne Fisette. En vendant ces petits fruits, 2.77 $ le panier, les épiciers perdent de l'argent, mais les producteurs aussi. C'est sûr qu'ils nous achètent de grosses quantités. Ils ont quand même des rabais, mais pas autant que ce qu'ils vendent en magasin. À chaque fois qu'ils vendent à un consommateur, ils perdent des sous, explique la copropriétaire de la Ferme St-Élie.
Les producteurs craignent ainsi de perdre des clients à la ferme. On a nos habitués qui sont fidèles et qui connaissent la valeur de notre travail et qui connaissent la qualité et la fraîcheur du produit au kiosque et qui viennent quand même , assure Mme Fisette.
Aux yeux de l'Association des producteurs de fraises du Québec, cette situation ajoute un défi supplémentaire. Les producteurs doivent déjà composer avec une augmentation des prix du carburant, de la main-d'œuvre et des fertilisants.
« C'est sûr que lorsqu'il y a des spéciaux très bas en épicerie, c'est plus difficile pour tous les producteurs qui font la vente directe sur les fermes. »
Actuellement, les consommateurs paient presque deux fois le prix en kiosque, mais pour eux, le déplacement en vaut la peine. C'est l'ambiance, c'est le plaisir d'acheter des choses fraîches. Ça fait un peu plus estival que dans l'épicerie. L'hiver, l'épicerie, l'été dans les marchés , raconte une cliente rencontrée au hasard. Ça ne se compare pas entre le goût de l'épicerie et le goût de la ferme, c'est incomparable , pense un autre.
Selon les producteurs, certaines chaînes alimentaires qui utilisent la fraise comme produit d'appel afin d'attirer la clientèle ont mal choisi le moment pour ces rabais. C'est sûr que les Québécois adorent les fraises du Québec. Oui, c'est une belle publicité, on ne se mentira pas par contre cette année, le moment n'est peut-être pas opportun, nomme Mme Fisette.
« Par contre, le marché va se replacer comme chaque année. On a cette compétition-là chaque année. On la remarque plus cette année parce qu'on a des coûts plus élevés que normalement. »
Pour M. Perreault, les coûts de production se sont élevés de 15 % à 20 % et les profits sont à la baisse. Ce dernier a confiance que les prix se rétablissent bientôt et que la récolte sera abondante. On a présentement une température moyenne de 20 degrés, ça joue là-dedans. C'est parfait, ça ne mûrit pas tout en même temps. Ce que j'ai vu dans mon champ ce matin, on va avoir une production assez exceptionnelle cette année.