
Premier échec pour le président Obrador sur son projet-phare contesté par les États-Unis
TVA Nouvelles
Le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, a subi son premier revers dimanche avec le rejet par les députés de son projet-phare de réforme de la Constitution renforçant le rôle du secteur public dans la production d’électricité, une mesure décriée par les États-Unis.
Malgré des tentatives de débauchages, le parti présidentiel Morena (Mouvement pour la régénération nationale) et ses alliés n’ont pas atteint la majorité qualifiée des deux tiers à la Chambre des députés, où les trois grands partis d’opposition ont fait bloc et voté contre.
Ce vote marque aussi un ré-équilibrage des pouvoirs en faveur du Congrès face à un président toujours très populaire à plus de la moitié de son mandat de six ans commencé fin 2018, d’après certaines analyses.
Le seuil de la majorité qualifiée se situait à 334 députés pour 498 présents (sur 500 au total). Après plus de douze heures de débat, 275 députés ont voté pour et 223 contre ce projet de réforme de trois articles de la Constitution (25, 27 et 28) sur « la propriété des terres et des eaux » et l’interdiction des monopoles.
Les députés du bloc d’opposition « Va por Mexico » ont entonné l’hymne national à l’issue du scrutin, après avoir été traités de « traitres » par le parti au pouvoir pendant le débat.
Car le président de gauche nationaliste a élevé la question de la réforme du marché de l’électricité au rang des enjeux de souveraineté nationale face aux entreprises étrangères, américaines et espagnoles.
Son projet de révision constitutionnelle prévoyait de revenir sur la libération du marché de l’électricité approuvée en 2013. Il s’agissait de garantir 54% du marché à l’entreprise publique Commission fédérale d’électricité (CFE) face au secteur privé et aux entreprises étrangères, contre 38% actuellement.
Les États-Unis dénoncent un risque pour les milliards d’investissements privés des entreprises américaines au Mexique.
L’ambassadeur américain à Mexico Ken Salazar avait estimé que l’approbation de la réforme pourrait provoquer des « litiges interminables » dans le cadre du traité de libre-échange Mexique-Etats-Unis-Canada.