
Première mondiale : les fabricants de vaccins dévoileront leurs contrats au Canada
Radio-Canada
Pour la première fois à travers le monde, des parlementaires canadiens ont obtenu l'accès aux contrats non caviardés que les fabricants de vaccins contre la COVID-19 ont signé avec le gouvernement. Les compagnies pharmaceutiques mettent en garde le Canada de l'impact sur sa réputation.
La décision, passée inaperçue, a été entérinée jeudi soir, lors du comité parlementaire des comptes publics, à Ottawa. Les députés de l'opposition, majoritaires, ont voté pour la divulgation, au nez et à la barbe des dirigeants des compagnies Pfizer, Moderna et Sanofi, venues témoigner pour les convaincre de renoncer à cette divulgation.
Aucune version non caviardée n'a été fournie à des parlements à travers le monde, a expliqué la PDG de Moderna Canada, Patricia Gauthier. Nous n'avons fait ça nulle part sur la planète, a renchéri la présidente de Pfizer Canada, Najah Sampson.
D'ici deux semaines, les 11 députés membres de la commission des comptes publics pourront prendre connaissance de tous les détails des contrats dans une salle à huis clos, surveillée par un greffier, sans possibilité d'enregistrer ou de prendre des notes.
Les parlementaires auront ainsi accès au prix par dose payé par Ottawa à chaque compagnie, mais aussi à toutes les clauses éventuelles auxquelles s'est soumis le gouvernement fédéral.
Au total, le Canada a acheté 169 millions de doses pour un coût d'environ cinq milliards de dollars (Nouvelle fenêtre). Depuis décembre 2020, plus de 97 millions de doses ont été administrées à la population du pays, du jamais vu dans l'histoire canadienne.
On va voir si on a payé des prix exorbitants, dit la députée à l'origine de la motion, la bloquiste Nathalie Sinclair-Desgagné, en entrevue avec Radio-Canada.
Elle souhaite analyser les clauses de responsabilités, les quantités minimales d'achats, les échéances de livraison et les éventuelles clauses de non-revente ou don.
« Nous voulons simplement nous assurer qu’il n’y a pas eu d’abus et d’erreurs de part et d’autre. Et s'il y a eu des erreurs, que nous puissions apprendre de nos erreurs pour ne pas les refaire dans le futur, s'il y a une autre pandémie. »