Pratiques de l’industrie du disque : des artistes réclament un changement
Radio-Canada
La semaine dernière, Philémon Cimon a dénoncé, sur son compte Instagram, son distributeur et une maison de disques, dont les pratiques le privent de revenus selon lui. Le fait que ces publications aient trouvé un écho auprès de plusieurs artistes révèle des insatisfactions et des frustrations à l’égard d’une partie de l’industrie du disque.
Lors du dernier Gala de l’ADISQ, Philémon Cimon est arrivé muni d’un aspirateur pour montrer qu'il faudrait dépoussiérer cette industrie.
Dans les jours qui ont suivi, Philémon Cimon a mis en cause, sur Instagram, deux entreprises de l’industrie du disque : le distributeur Propagande distribution, qu’il a mis en demeure il y a environ deux semaines, et la maison de disque Audiogram.
Depuis environ deux ans qu'on travaille ensemble, Propagande distribution m'a payé une seule fois – il y a un an et demi – alors qu’ils sont supposés me payer tous les trois mois , a-t-il raconté à Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18. Sa mobilisation semble avoir porté ses fruits puisque ce distributeur a annoncé lundi l’auteur-compositeur-interprète québécois qu’il allait lui payer son dû.
Et Philémon Cimon reproche à Audiogram, qui a produit son album L’été en 2014, de garder pour elle les revenus issus des droits voisins – c’est-à-dire les droits que paient notamment les radios satellites, telles que SiriusXM, pour diffuser des chansons.
Selon mon contrat , je ne fais pas une cenne sur l'album tant qu’Audiogram ne s’est pas remboursé la totalité de ce que ça lui a coûté de produire l'album, a-t-il expliqué.
À l’époque de la signature du contrat, en 2010, ces droits voisins représentaient une manne moins importante qu’aujourd’hui et Audiogram comptait rembourser ses frais grâce à la vente de disques. Toutefois, ces dernières ont chuté au fil des années.
Selon Philémon Cimon, Audiogram ne s’est donc certes pas remboursé avec les ventes de disques, mais la maison de disques est rentrée dans ses frais grâce aux droits voisins. Leur façon de récupérer leur argent sur leur investissement est légale, mais je la trouve inhumaine, a-t-il précisé.
Audiogram a pris acte des revendications de Philémon Cimon, a indiqué l’entreprise, par courriel, à Radio-Canada. Audiogram a toujours respecté les artistes ainsi que les contrats qu’elle signe avec eux, et celui de Philémon ne fait pas exception.