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Présenté en primeur, Lac-Mégantic – ceci n’est pas un accident ravive de fortes émotions
Radio-Canada
La diffusion en primeur de la série Lac-Mégantic – ceci n’est pas un accident, présentée à Lac-Mégantic mardi soir, n’a pas laissé l’auditoire indifférent. Les deux premiers épisodes de la série de quatre volets ont brassé beaucoup d’émotions chez les 400 personnes présentes, dont certaines avaient des proches qui ont péri dans la tragédie ferroviaire.
C’est difficile. On n’a pas pu faire rien pour eux [les victimes de l'explosion] et on était là cette journée-là. On est impuissant, beaucoup. De revoir ces images-là, c’est de remettre un peu le couteau dans la plaie, mais c’est un peu différent. Les gens peuvent comprendre, maintenant, ce qu’on a vécu, a constaté Bianca Turcotte, qui a perdu d'anciens camarades de classe et un enseignant dans la tragédie, à la fin de la projection.
Mes enfants, je les ai amenés ce soir, car ils étaient petits quand ça s’est produit, et ils n’ont jamais compris ce qui s’était passé. J’avais hésité avant de les amener, et finalement ils ont écouté toute la soirée. Ils ont compris des choses, ce qui s’est passé, et je pense que c’est important, a-t-elle ajouté.
Ça ressasse beaucoup de choses. C’est extrêmement bien fait, et j’ai hâte de voir la troisième et la quatrième partie, a renchéri Daniel Poulin, dont la maison se trouvait à quelques centaines de mètres de l'explosion.
« Je trouve que le travail qui a été fait par l’équipe de Falardeau était extraordinaire, et tout le monde autour de nous autres, c’était la même chose, on se disait : "Il a fait une mautadine de belle job". Il va gagner des prix avec ça. »
Pour Gérard Chaput, qui était médecin de garde à l'urgence au moment du drame, la série a toutefois ravivé des souvenirs extrêmement douloureux. C’est un beau reportage, c'est un beau témoignage, mais quand on est endeuillé, c’est toujours difficile de voir ça et de se remémorer ça. C’est le seul côté négatif que je trouve, ils nous remettent ça dans la figure et on est obligé d’absorber ça. Même après 10 ans, ça devient difficile de subir ça et de se remémorer ça.
Bien qu’il indique que l’idée du documentaire était excellente, il n’a pas l’intention de voir les deux autres épisodes de la série. Je pense que je vais avoir plus de peine.
Au total, la tragédie a tué 47 personnes dans la nuit du 6 juillet 2013.
Le réalisateur Philippe Falardeau a lui aussi été ému par la soirée. Moi, je l’ai vu 150 fois à force de le faire, et on devient un peu insensible. Là, en le regardant avec les gens d’ici, je dois vous avouer que j’ai trouvé ça difficile.