Préposé congédié pour avoir violé une résidente de CHSLD
TVA Nouvelles
Même si trois collègues ont menti pour le protéger, un préposé aux bénéficiaires vient enfin d’être officiellement congédié pour avoir violé une résidente vulnérable d’un CHSLD de Montréal.
Il aura fallu cinq ans de procédures avant qu’un arbitre tranche le grief concernant le congédiement d’Yves Harrison Domingue, un préposé aux bénéficiaires (PAB) au CHSLD Paul-Émile Léger, près du centre-ville de Montréal.
À l’automne 2016, il a été visé par une plainte d’agression sexuelle d’une résidente handicapée physique, qui a de la difficulté à s’exprimer. Il venait alors d’arriver comme PAB à son étage.
Normalement enjouée, la femme, dont l’identité est cachée, était devenue amaigrie et souvent prise de sanglots. D’abord réticente à se livrer, elle a fini par confier qu’un préposé, un dénommé Yves, lui faisait mal lorsqu’il venait la voir.
« [Elle] ajoute qu’il entre dans sa chambre, verrouille la porte, et lui met la main sur la bouche pour l’empêcher de crier. Par la suite, il lui touche les parties intimes en la changeant de culotte. C’est arrivé plus d’une fois », a noté l’arbitre Richard Bertrand, dans sa récente décision confirmant le congédiement du PAB.
La résidente avait d’ailleurs déjà porté plainte à la police, mais l’enquête n’avait pas été poussée plus loin faute de « preuves matérielles suffisantes ».
Or, une enquête interne a été tenue par la direction du centre d’hébergement. La résidente avait ensuite avoué avoir été violée. Le syndicat qui représentait le PAB avait alors tenté de miner sa crédibilité quant à ce témoignage « évolutif ».
« En ces temps de dénonciation par de nombreuses femmes des agressions sexuelles dont elles ont été victimes de nombreuses années auparavant, il est de notoriété publique [...] que les victimes ressentent une forme de honte à avouer ce qu’il leur est arrivé, comme si elles s’en sentaient en partie responsables », a insisté Me Bertrand.
Le jour où se serait produit le viol, M. Domingue avait été surpris s’apprêtant à entrer seul dans la chambre de la résidente, même si elle ne faisait pas partie de la liste des personnes à sa charge. Il a toujours nié avoir même vu la résidente ce jour-là. Mais l’arbitre Bertrand l’a jugé peu crédible.