
Poutine ordonne le déplacement de populations sous la pression de l’armée de Kiev
Radio-Canada
Vladimir Poutine a annoncé vendredi la poursuite de l'évacuation des habitants de la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, que la Russie pourrait perdre sous la pression de l'armée ukrainienne. Kiev dénonce pour sa part une politique de « déplacement forcé », et prend à témoin la communauté internationale.
Celle-ci a multiplié les initiatives le même jour pour tenter de contraindre Moscou à infléchir son offensive, du chancelier allemand Olaf Scholz qui a demandé à Pékin d'user de son influence sur le Kremlin, au G7 réuni à Münster qui a réitéré son soutien indéfectible à Kiev.
Le président russe, sur la Place Rouge pour la fête de l'Unité nationale, n'a pour sa part pas dévié dans son discours à propos de l'Ukraine et des alliés occidentaux.
« En fournissant continuellement des armes à l'Ukraine, en y envoyant des mercenaires, [les Occidentaux] sont absolument sans pitié pour les citoyens [ukrainiens]. À leurs dépens, ils favorisent leurs objectifs géopolitiques, qui n'ont rien à voir avec les intérêts du peuple ukrainien. »
Selon le président russe, ces efforts visent également à affaiblir, désintégrer, détruire la Russie.
Concernant l'évacuation des habitants de Kherson, sous la pression des avancées ukrainiennes, il a opéré un glissement sémantique, de l'évacuation volontaire vers un déplacement forcé. Ceux qui vivent actuellement à Kherson doivent être éloignés des zones de combats les plus dangereuses, a-t-il souligné.
Kiev dénonce de son côté une politique de déportation des populations ukrainiennes vers l'est de son territoire sous contrôle russe, voire vers la Russie elle-même.
« L'administration d'occupation russe a commencé des déplacements de masse forcés d'habitants de la région de Kherson [...] Des déplacements similaires sont aussi menés par la Russie dans les régions de Zaporijia, Lougansk et Donetsk, ainsi qu'en Crimée. »
Les autorités russes d'occupation ont en outre assuré vendredi qu'aucun couvre-feu ne sera mis en place à Kherson, quelques minutes après en avoir annoncé un.