
Pourquoi s’inquiète-t-on de la protection des terrains de golf?
Radio-Canada
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) s’apprête à adopter un règlement de contrôle intérimaire pour freiner les complexes d'habitation sur les terrains de golf. Des organisations citoyennes redoutent toutefois que les municipalités ne se dotent d'un plan suffisamment ambitieux pour soustraire ces terrains à la spéculation immobilière.
Après plusieurs années à jongler avec l’idée, les propriétaires du golf de Candiac ont annoncé la vente de leur terrain en 2019, tournant ainsi la page sur des décennies d’activités qui remontaient aux tout premiers jours de la municipalité, en 1957.
En perte de vitesse, le golf n'attirait plus suffisamment d'adeptes pour permettre au club – qui avait accueilli les golfeuses de la LPGA pour la classique Peter Jackson en 1974 – de se maintenir à flot.
Le terrain de plus de 52 hectares s’est alors retrouvé entre les mains du Groupe Maison Candiac, qui avait dans l’idée de développer un projet immobilier écoresponsable, avant d’être revendu au Groupe Boda, en décembre 2021. La Ville, qui était en pourparlers avec les précédents propriétaires, s'est alors dite profondément déçue par la tournure des événements.
De peur que les propriétaires ne restreignent l’accès à ce terrain, fréquenté par les résidents des environs depuis les années 1960, des citoyens se sont réunis, animés par la volonté de voir le golf devenir un grand parc nature plutôt qu’un autre quartier résidentiel.
Ailleurs dans la CMM, des résidents partagent les mêmes inquiétudes que ceux de Candiac. L'histoire se répète dans d'autres municipalités, à quelques différences près. De Beloeil à Rosemère, des organisations citoyennes se sont formées afin d’exiger la conservation de ces vastes espaces verts, rendus plus que jamais nécessaires par la crise climatique.
Lors des dernières élections municipales, en octobre 2021, la vocation de nombreux terrains de golf s'est révélée être la pomme de discorde entre élus, promoteurs et citoyens.
Bien que certaines municipalités aient fait le vœu de préserver ces terrains, elles estiment ne pas avoir toute la latitude pour agir.
Or, ces espaces contribueraient à augmenter notre couvert forestier, parce qu’on peut en reboiser de grandes portions, souligne Catherine Vallée, résidente de Candiac et porte-parole de la Coalition des terrains de golf en transition.