Pourquoi les urgences ferment-elles en Ontario?
Radio-Canada
De Seaford à l’ouest, à Carleton Place à l’est, en passant par Minden au nord, l’Ontario est touché de toute part par la fermeture partielle ou permanente de services de santé d’urgence depuis des mois. Comment la province en est-elle arrivée là?
La situation la mieux connue est à Minden, une municipalité à 200 kilomètres au nord de Toronto. L’agence de santé locale a choisi de verrouiller les portes de l’urgence de l’hôpital local le 1er juin en raison d’une pénurie de personnel, une décision qui a incité des résidents à manifester à Queen’s Park.
Une clinique de soins d’urgence financée par la province est ouverte depuis le 30 juin pour pallier la fermeture de l’urgence, mais ses heures sont limitées, les soins ne sont pas offerts par des médecins et, pour l’instant, la clinique n’est ouverte que la fin de semaine.
La région de Niagara sera la prochaine à devoir composer avec des fermetures. À partir du 5 juillet, les cliniques de soins d’urgence de Fort Érié et Port Colborne, gérées par l’agence Santé Niagara, seront inaccessibles tous les soirs entre 22 h et 10 h. La nuit, les patients devront se déplacer aux urgences de Welland, Niagara Falls et St. Catharines.
D’autres urgences ont dû réduire leurs heures d’ouverture récemment. À Carleton Place, près d’Ottawa, l’urgence de l’hôpital local a fermé du vendredi 23 juin à 16 h au samedi 24 juin à 7 h, puis de 19 h ce jour-là, à 7 h le dimanche 25 juin.
Dans le Nord de l’Ontario, à Thessalon, l’urgence a fermé plusieurs fois au mois de mai. À Durham, au sud d’Owen Sound, l’urgence n'est pas ouverte (Nouvelle fenêtre) du 1er juillet à partir de 17 h au lundi 3 juillet à 7 h.
La plupart des petites municipalités ontariennes sont à risque de voir leur urgence fermer, estime le Dr Alan Drummond, porte-parole de l’Association canadienne des médecins d'urgence. Ces petits centres hospitaliers sont menacés, alerte-t-il.
Mais la crise touchant les urgences n’est pas réservée à l’Ontario rural, soulignent deux experts. Même dans les grandes villes, ces départements souffrent, sans que cela ne fasse les manchettes.
Selon la Dr Catherine Varner, une urgentologue torontoise et éditrice adjointe du Journal de l’Association médicale canadienne, certaines urgences traitant un volume important de patients vont fermer une section de l’urgence pendant une période, habituellement puisqu’ils n’ont pas assez de personnel.