Pourquoi des délais aussi longs dans les dossiers d’immigration au Québec?
Radio-Canada
Depuis plusieurs années, les longs délais de traitement visant les personnes voulant immigrer de manière permanente au Québec sont dénoncés.
Pour quelles raisons ces immigrants voulant obtenir leur résidence permanente au Québec doivent-ils patienter souvent bien plus longtemps que les autres installés dans les autres provinces?
Pour une rare fois, Immigration Canada vient de dévoiler quelques explications factuelles dans le cadre d’un processus judiciaire.
Poursuivi par un regroupement d’avocats québécois, le ministère fédéral de l’Immigration évoque une organisation désuète, la pandémie ou encore des vérifications liées à la sécurité pour justifier cette différence dans les délais.
À l’heure actuelle, un travailleur qualifié ayant déjà été sélectionné par le gouvernement du Québec doit attendre 31 mois, en moyenne, pour avoir sa résidence permanente. Ce délai était de 6 mois dans le volet fédéral qui dessert les autres provinces du pays, mais il a récemment grimpé à 27 mois, selon des données disponibles sur le site d’Immigration Canada.
Dans un mémoire déposé en Cour fédérale le 19 avril, obtenu par Radio-Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) révèle avoir actuellement plus de 29 000 demandes de résidence permanente, en attente de traitement, provenant de travailleurs qualifiés québécois.
Près de 10 000 de ces dossiers ont été envoyés à Ottawa avant 2020. Certains sont même en attente d’une décision fédérale depuis plus de dix ans. Il s’agit notamment, explique le ministère, de questions de sécurité et de criminalité ou d’un défaut de collaboration d’une personne qui peut retarder un dossier.
Immigration Canada, qui conteste la requête de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI), assure avoir déjà traité une bonne partie des demandes pour les années 2018 (84,5 %) et 2019 (75,8 %), mais admet avoir dû faire face à des difficultés par la suite.
« Le Ministre constate qu’en effet, il y a eu, pendant une certaine période en 2020, un ralentissement considérable dans le traitement des demandes d’immigration, toutes catégories confondues. »