Pour ses 40 ans, le Fonds FTQ se lance dans la bioénergie
Radio-Canada
Conscient que le Québec a pris du retard dans la production de bioénergie, le Fonds de solidarité FTQ veut aider à stimuler le secteur. L’institution qui fêtera ses 40 ans dans quelques jours lance une nouvelle filière qui aidera le développement du gaz naturel renouvelable (GNR), produit à l’aide de matières agroalimentaires et agricoles et qui pourra approvisionner le réseau d’Énergir.
On a des préoccupations qui sont très fortes au niveau des changements climatiques. Je crois que comme institution financière, on doit livrer non seulement un rendement financier, mais aussi un rendement sociétal. On a l’obligation de faire avancer la société, a expliqué la PDG du Fonds, Janie Béïque, en entrevue à Radio-Canada.
Le bras financier de la FTQ met donc en place une nouvelle filiale, le Fonds FTQ bioénergie dans laquelle 100 millions $ sont investis. Du même souffle, l’institution fait l’acquisition de trois entreprises québécoises qui ont une expertise dans le secteur.
Ainsi, le Fonds achète le Centre de traitement de la biomasse de la Montérégie (CTBM) qui opère une usine de valorisation des matières résiduelles organiques, sa filiale Qarbonex qui se spécialise dans les projets de GNR et Solucycle, une entreprise de Québec qui développe des robots aux applications étonnantes.
C’est très innovateur. On parle de robots qui ramassent des produits alimentaires et les déchets dans des restaurants par exemple. Ils envoient les matières dans des récipients, c’est ramassé par un camion et ça permet de produire du GNR, explique Normand Bélanger, PDG de la nouvelle filiale.
Ce dernier qui dirigeait jusqu'à tout récemment le fonds immobilier croit que le Québec est loin d’être un leader dans le secteur de la bioénergie et qu’un coup d’accélérateur était nécessaire.
« On est assez en retard surtout lorsqu’on regarde les technologies en Europe. On ne va pas révolutionner la roue, on vient l’appliquer ici. Il manquait des capacités financières et on aide des sociétés qui ont déjà l’expertise. »
Le but de la filière est de permettre le développement de la bioénergie au Québec et la création d’usines à taille humaine, implanté harmonieusement dans les communautés. Le tout se fait en concertation, on ne va pas déranger les gens, fait-il valoir.
Le modèle d’affaires idéal, c’est avec des agriculteurs qui seront partenaires avec nous. On a aussi l’agroalimentaire et des opérateurs qui doivent être à proximité des réseaux pour distribuer ce gaz, poursuit-il.