Pour marquer ses 10 ans sur Mars, Curiosity s’offre une nouvelle zone d’exploration
Radio-Canada
Arrivé sur Mars il y a 10 ans , le robot explorateur de la NASA Curiosity se dirigera vers une nouvelle zone de la planète rouge afin de poursuivre ses explorations.
Le rover, qui avait une durée de vie programmée de deux ans lors de son arrivée sur Mars le 6 août 2012, joue les prolongations : en avril, son activité a une nouvelle fois été rallongée par la NASA jusqu'en septembre 2025.
Pour cette nouvelle période de sa vie martienne, le robot s'apprête à découvrir une région dont le sol est essentiellement composé de sulfates, ce qu'il n'a pas encore étudié.
Cette zone, qu'on voit beaucoup sur Mars, marque une transition climatique vers l'aridité et l'assèchement qu'on connaît désormais, explique Olivier Gasnault, scientifique responsable, France, de ChemCam, un instrument franco-américain embarqué sur Curiosity.
La principale conclusion qu'on peut tirer des études menées par Curiosity, et c'était l'un des objectifs de la mission, c'est que Mars fut habitable pour une forme de vie simple, se réjouit Valérie Mousset, cheffe de projet du Mars Science Laboratory et Curiosity au Centre national d'études spatiales (CNES), de Toulouse.
Il y avait de l'eau liquide et stable, et la présence des molécules nécessaires à la vie microbiologique, ajoute-t-elle.
Sur un rythme moins soutenu afin de ménager ses capacités, l’astromobile s'avance vers une vallée large de 800 m au fond de laquelle les scientifiques pensent entrevoir les vestiges d'un canal. On se demande si ce n'est pas l'un des derniers écoulements sur Mars, indique M. Gasnault, qui espère vérifier cette hypothèse.
Trois cents personnes en France ont été impliquées depuis le début dans le projet de ce rover qui a parcouru 28 km et gravi 600 mètres de dénivelé depuis son arrivée sur le sol martien.
Curiosity a permis un changement d'échelle dans l'exploration planétaire, en amenant un petit laboratoire sur place, mais aussi d'établir des stratégies et de se poser les bonnes questions pour les prochaines missions, expliquait M. Gasnault dans les locaux de CNES, quelques jours avant le 10e anniversaire de l'atterrissage du robot.