Pour le respect de la parole donnée
TVA Nouvelles
Il est encourageant de constater qu’une autre voix, la chroniqueuse au Journal et politicologue Josée Legault, constate que notre démocratie représentative est malade. Pourquoi? Parce que nous subissons des affres du vieux mode de scrutin imposé par l’Angleterre depuis 1792 qui a engendré presque toujours depuis des distorsions anti-démocratiques qui font que notre Assemblée nationale a rarement été vraiment représentative des préférences électorales exprimées par les citoyennes et citoyens.
Lisant bien les sondages, Madame Legault voit ce qui pourrait arriver l’an prochain lors de la prochaine élection générale: une domination outrancière d’un seul parti qui, avec l’appui de moins de la moitié de l’électorat, va récolter peut-être jusqu’à 85 % des sièges de notre parlement, laissant aux partis d’opposition actuels très peu d’espace parlementaire alors qu’ensemble, ils auront récolté plus de voix que le parti au pouvoir.
Rappelons qu’en 1973, le PLQ de Robert Bourassa avait décroché 102 des 110 députés que comptait alors l’Assemblée nationale.
Est-ce que ces situations sont saines pour une société diversifiée, demande Madame Legault ?
Bien sûr que non, comprend-on de ses propos. Quoi faire alors ? Convaincue que François Legault ne respectera pas sa promesse de changer le mode de scrutin alors pourtant qu’il est encore
possible de le faire, elle propose de s’en remettre à la pièce à la bonne volonté du parti dominant pour instaurer plus de collaboration avec les partis d’opposition.
Or, la promesse de la CAQ de mettre en place un système électoral de type proportionnel est justement le résultat d’un long exercice de collaboration entre les partis qui a abouti deux fois plutôt qu’une à la signature d’une entente devant les caméras de l’Assemblée nationale, en décembre 2016 et en mai 2018.
La prochaine élection d’octobre 2022 se fera en vertu du mode de scrutin actuel, car le chef de la CAQ a décidé en 2019, à l’encontre de l’entente signée, que le nouveau mode de scrutin proposé à l’Assemblée nationale ne serait en vigueur que pour l’élection générale de 2026! Bien sûr, dans l’immédiat, l’effet toxique du système en place continuera de se faire sentir encore plus vivement entre 2022 et 2026, ce que met bien en lumière Josée Legault.
Mais, il faut le dire - car cela s’est produit ailleurs – il est possible, même si cela n’est pas facile, de changer l’ordre des choses et de remplacer un mode de scrutin archaïque par un système plus moderne, plus efficace. Depuis 1998, le Mouvement Démocratie Nouvelle que je préside, se bat pour cela. Et, depuis que ce changement est réclamé, soit depuis 1890, jamais nous n’avons été aussi loin sur la voie du changement. Un projet de loi a été déposé, une première dans notre Histoire, et deux votes sur trois ont déjà été tenus au Parlement. Reste à terminer le travail d’ici le printemps prochain pour qu’en 2026 les gens votent avec l’assurance que les distorsions dénoncées soient en bonne partie choses du passé.