Possible grève aux frontières: «préoccupant» pour le transit de marchandises, selon une experte
TVA Nouvelles
Le possible déclenchement d’une grève par les travailleurs de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), jeudi, pourrait considérablement perturber la circulation des voyageurs, mais aussi celles des marchandises, ce qui aurait un impact sur la compétitivité du Canada, estime une experte.
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Rappelons que plus de 9000 membres de l'ASFC, dont des gardes-frontières, ont obtenu un mandat de grève en raison des négociations qui piétinent avec leur employeur. Les deux parties entament d’ailleurs une médiation lundi, et le syndicat décidera à ce moment-là s’il déclenche une grève à compter du 6 juin.
En entrevue à TVA Nouvelles, Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, a souligné qu’une grève n’aura pas qu’un impact sur la circulation des voyageurs, mais aussi sur les marchandises qui vont mettre plus de temps à transiter.
«C’est préoccupant de penser qu’il pourrait y avoir des mesures de grève [...]. Si on pense juste aux États-Unis, c’est 70 % de nos exportations qui sont dirigés vers les États-Unis. La grande majorité des exportations ce sont des biens manufacturiers. Tout moyen de pression qui sera mis en place au poste frontalier va avoir un impact sur la marchandise [...]. On parle de délais, d’augmentation de coût pour les manufacturiers, mais éventuellement pour les consommateurs aussi», a-t-elle expliqué.
Si une grève est déclenchée, les travailleurs de l'ASFC assureront les services essentiels, mais pourraient faire du zèle, une tactique pour ralentir les services.
«Ça a un impact chez nos partenaires américains qui nous regardent et qui disent ‘’qu’est ce qui se passe au Canada ?’’ Continuellement, on a des enjeux avec le transport, il y a un enjeu de fiabilité. [...] Ça peut avoir un impact sur notre compétitivité [et] les décisions d’investissements qu’ils font au Canada», a estimé Mme Proulx.
Les travailleurs membres de l’ASFC demandent notamment la parité salariale, des postes permanents, des ajustements des prestations de retraite et la possibilité de faire du télétravail.