Pollution marine : les pays méditerranéens veulent réduire leurs émissions de soufre
Radio-Canada
Vingt et un pays du bassin méditerranéen se sont engagés vendredi à Antalya, en Turquie, à réduire la teneur en soufre des carburants utilisés par les navires en Méditerranée, dont les rejets ont un effet dévastateur sur la vie marine et au-delà.
Leur décision de limiter à 0,1 % – contre 0,5 % actuellement – le taux de soufre dans le carburant marin utilisé en Méditerranée doit désormais être soumise à l'approbation de l'Organisation maritime internationale (OMI). En cas d'issue positive, cette limitation entrera en vigueur en janvier 2025.
Des mesures similaires ont déjà été prises ces dernières années. Depuis le 1er janvier 2020, le taux de soufre dans le carburant marin est ainsi limité à 0,5 %, contre 3,5 % auparavant, en dehors des zones sensibles où il était déjà limité à 0,1 %.
Ces émissions sont un problème majeur, car elles contribuent à l'acidification des océans, dont les conséquences sont néfastes pour les organismes marins. Elles sont par ailleurs à l'origine de 60 000 décès prématurés par an dans le monde, selon les estimations de certains experts.
« Nous espérons que la mise en œuvre de cette décision permettra une réduction importante de la pollution émanant des navires. »
Cet accord visant à réduire le taux de soufre dans le carburant marin est une avancée majeure, a jugé pour sa part Patrick Child, directeur général adjoint pour l'environnement à la Commission européenne, soulignant que la Méditerranée est une des mers dont la biodiversité est la plus menacée.
C'est une zone à risque en termes de changement climatique, une région particulièrement vulnérable à la pollution, abonde Carlos Bravo, consultant en politique environnementale pour l'ONG OceanCare, basée en Suisse.
D'autres problèmes se posent au-delà de la pollution marine, comme les collisions entre les navires et les mammifères marins, note M. Bravo, le trafic maritime en Méditerranée étant l'un des plus denses au monde.
Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour éliminer les prises accessoires – des espèces comme les tortues et les requins se retrouvent parfois piégées dans des filets de pêche – et pour réduire la pollution sonore des navires, qui perturbe également plus de 150 espèces, affirme-t-il.