
Pollution lumineuse dans les villes : des impacts sur les humains et les animaux
Radio-Canada
La pollution lumineuse dans les villes double les risques d’être atteint de certains cancers, prévient Martin Aubé, enseignant en physique au Cégep de Sherbrooke. Les impacts sont également nombreux pour les insectes et les animaux.
Différentes recherches ont démontré que l’exposition à la lumière bleue, plus précisément, est la cause des impacts de la pollution lumineuse observés chez les humains et les animaux, a-t-il expliqué, en entrevue à Place publique mercredi, avant une conférence qu’il donnait à Saint-Félicien sur le sujet.
Martin Aubé, qui a développé une expertise sur la pollution lumineuse au courant des 20 dernières années, avait été invité par le regroupement citoyen Tous pour la fin du halo lumineux des Serres Toundra , qui a lancé en février une pétition réclamant de légiférer sur la pollution lumineuse au Québec.
On s’est rendu compte que pour la plupart des mammifères, c’est la lumière bleue qui a un impact plus important. Donc, c’est là qu’on se rend compte que ce n’est pas juste la quantité de lumière, mais la couleur est aussi importante , a-t-il précisé.
La lumière bleue se retrouve par exemple dans les lampadaires et les systèmes d’éclairage utilisés par les villes. Le niveau de lumière bleue varie, selon le type d’éclairage utilisé.
Par exemple, les lumières DEL choisies dans les dernières années par plusieurs villes pour remplacer les ampoules au sodium contiennent 40 % de lumière bleue. Donc dès que c’est blanc, il y a du bleu , a-t-il résumé.
Des études récentes ont montré que l’exposition à un éclairage bleu double le risque de développer un cancer colorectal, de la prostate ou du sein.
« Ce qu’on sait maintenant, c’est que lorsqu’on est soumis à un éclairage plutôt blanc, donc qui contient encore une fois du bleu, pendant de longues périodes, on parle de dizaines d’années, on remarque un accroissement de certains cancers chez l’humain. »
L’exposition doit avoir lieu pendant au moins une décennie, mais le niveau d’exposition à la lumière menant au développement d’un de ces cancers n’est toutefois pas encore bien connu, a-t-il précisé. On ne sait pas c’est jusqu’à quel niveau minimum qu'il y a un problème, mais on sait que dans un niveau d’éclairage typique d’une ville, il y a un problème , a-t-il indiqué.