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Policier désarmé: l’accusé bel et bien apte à subir son procès
TVA Nouvelles
Malgré ses déclarations incohérentes et l’impression qu’il est déconnecté de la réalité, l’homme accusé d’avoir désarmé un policier et d’avoir tiré sur lui a reconnu qu’il était bel et bien apte à subir son procès.
«On retire notre demande [qu’Ali Ngarukiye soit déclaré inapte]», a fait savoir l’avocat de la défense Me Lloyd Fishler, mardi au palais de justice de Montréal.
Ngarukiye, 22 ans, est cet homme qui s’en serait violemment pris au policier Sanjay Vig l’an passé. En plus d’attaquer le patrouilleur dans le quartier Parc-Extension à Montréal, il l’aurait ensuite désarmé, avant de faire feu sur lui et de prendre la fuite. Une chasse à l’homme s’en était suivie, menant à l’arrestation par erreur de Mamadi Camara. Après plusieurs jours de détention, ce dernier avait été innocenté et libéré.
Ngarukiye, de son côté, aurait fui à Toronto. Arrêté plusieurs mois plus tard, il aurait ensuite tué un codétenu en prison.
Mais après des mois d’attente, aucune date de procès n’a encore été fixée. C’est qu’avant tout, il fallait vérifier que l’accusé soit apte à subir son procès. Lors de cette étape, des experts vérifient entre autres si un accusé comprend ce qui se passe et s’il est en mesure de savoir où il est.
Une psychiatre avait évalué Ngarukiye, pour conclure qu’il l'était effectivement. Sauf qu’en cour, l’accusé semblait totalement déconnecté. Par exemple, il a été vu en train de se parler à lui-même, ou de dire des phrases incompréhensibles.
Cela avait poussé son avocat à contester le rapport d’expertise sur l’aptitude à comparaître. L’audience devait se tenir aujourd’hui, mais la défense a laissé tomber sa demande, laissant croire que Ngarukiye aurait pu simuler une inaptitude à subir son procès.
Les psychiatres sont d’ailleurs spécifiquement formés pour détecter les gens qui jouent la comédie.
«L’accusé est apte à subir son procès », a donc conclu le juge Alexandre St-Onge.