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Plus de victimes d’actes criminels mais moins de psychologues pour les aider
Radio-Canada
De plus en plus de victimes d'actes criminels au Québec n'ont pas accès au soutien auquel elles ont droit. Les psychologues et psychothérapeutes, débordés, acceptent de moins en moins les mandats de leur part alors que le nombre de victimes qui ont droit à un suivi psychothérapeutique payé par le programme d'Indemnisation des victimes d'actes criminels a bondi de 40% en 5 ans atteignant pratiquement la barre des dix mille.
Maxime Descôteaux a été victime d'une agression sexuelle en janvier en 2021. Rapidement, il a été reconnu comme une victime par le programme d'indemnisations des victimes d'actes criminels, l'IVAC, qui lui a autorisé un suivi psychothérapeutique. Malgré de nombreuses démarches de sa part, aucun psychologue n'a accepté son mandat.
Résultat, presque 2 ans plus tard, il vient d'amorcer une psychothérapie. Ce n'est qu'après avoir cogné à la porte de la députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, qu'il a finalement obtenu de l'aide.
Pourtant, Maxime Descôteaux avait contacté 53 psychologues. Seulement, 6 psychologues en Mauricie et dans les environs lui ont dit qu'ils acceptaient des mandats de l'IVAC, en spécifiant que leur liste d'attente était de 2 ans, déplore l'infirmier auxiliaire.
« Ça exacerbe un peu le choc post-traumatique qu'on vit déjà. On touche un peu le fond du baril parce qu'on se dit pourquoi ça m'arrive, pourquoi j'ai pas accès au moins à quelqu'un qui peut m'aider. »
Maxime Descôteaux est l'une de 9580 victimes à qui l'IVAC a octroyé un suivi psychothérapeutique en 2021 ce qui représente une hausse de 40 % en 5 ans. En 2017, 6879 victimes avaient accès au programme.
Le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels qui offre un soutien à court et moyen terme à ces victimes avant de les référer pour un suivi en psychothérapie se bute au manque de psychologues disponibles depuis quelques années.
Ça vient accentuer la détresse, se désole Marie-Christine Villeneuve, coordonnatrice aux communications CAVAC. La personne victime se demande: est-ce qu'on va me prendre en charge, est-ce que je suis importante, pourquoi je n'arrive pas à avoir de services?
Le nombre de psychologues qui acceptent les mandats de l'IVAC est passé de 887 en 2018 à seulement 329 en septembre 2022, une baisse de 63 %. La chute de 34 % est un peu moins importante chez les psychothérapeutes qui sont passés de 235 en 2018 à 155 en septembre 2022.