Plus de six mois de sobriété: «La dernière fois, j’avais 12 ans», dit Éric Lapointe
TVA Nouvelles
Éric Lapointe ne s’en cache pas, il est alcoolique. Sa condition l’a mené en enfer, et tout le Québec en a été témoin. Mais lorsqu’on tombe aussi bas, le seul chemin qui reste nous ramène inévitablement à la surface. Au micro de Sophie Durocher, à QUB, l’auteur-compositeur-interprète est revenu sur cette longue traversée du désert.
«J’étais présent, mais je n’étais pas là. Je fuyais mes enfants dans la maison», a-t-il déploré.
Le 21 avril dernier a marqué ses six mois de sobriété. Six longs mois à «apprivoiser un autre homme». Combattre sa dépendance n’est pas une tâche facile et il ne s’en cache pas. Par contre, le regard que ses enfants portent maintenant sur lui fait toute la différence.
«J’ai vu dans les yeux de mes enfants qu’ils étaient vraiment fiers», a-t-il expliqué.
Alors que l’oiseau de nuit apprend à apprivoiser le jour, le travail est au rendez-vous plus que jamais. D’ailleurs, pour célébrer les 30 ans de son premier album, Obsession, Éric Lapointe a décidé de réenregistrer les chansons qui l’ont propulsé au sommet du palmarès.
Mais il reste une ombre au tableau. Bien que le public semble lui avoir pardonné ses torts et continue de remplir ses salles, les organisateurs des festivités de la fête nationale semblent toujours l’ignorer. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, Éric Lapointe était un incontournable des grands spectacles présentés le 23 juin. Et cette année, son absence sera encore plus lourde à porter pour l’artiste.
«Je sais qu’ils vont souligner le décès de Jean-Pierre Ferland, et j’aurais aimé ça faire partie de ce spectacle-là», a-t-il affirmé, la gorge nouée par l’émotion.
Éric Lapointe accepte le sort qui lui est réservé, en silence. Il ne se pose pas en victime, tout au contraire. Il dit comprendre les gens qui ne veulent plus être associés à lui. Malgré tout, même s’il ne le demande pas, même s’il laisse le temps faire son œuvre, on peut discerner les regrets qui l’habitent. Sa flamme pour la scène continue de brûler intensément, et ça, aucune organisation ne pourra jamais le lui enlever.
Écoutez la deuxième partie de l’entrevue d’Éric Lapointe avec Sophie Durocher dans la vidéo ci-dessous: