
Plus de conducteurs blessés ont du THC dans le sang depuis la légalisation du cannabis
Radio-Canada
Depuis la légalisation du cannabis au Canada, des chercheurs ont détecté des concentrations de THC dans le sang au-delà de la limite permise chez deux fois plus de conducteurs blessés lors d'un accident, par rapport à la période précédant la modification de la loi en 2018.
L’étude publiée dans le New England Journal of Medicine a analysé des échantillons de sang de plus de 4300 conducteurs traités pour des blessures dites légères dans quatre centres de traumatologie de la Colombie-Britannique, entre 2013 et 2020.
Plus de 3500 personnes ont été examinées avant octobre 2018, et près de 800, après.
Avant la légalisation de la marijuana, 3,8 % de ces conducteurs avaient une concentration en tétrahydrocannabinol (THC) au-delà de la limite permise par la loi, soit 2 nanogrammes par millilitre. Le tétrahydrocannabinolTHC est un composé du cannabis qui possède des propriétés psychoactives.
Après la légalisation, ce pourcentage a plus que doublé pour atteindre 8,6 %.
C’est inquiétant de voir une aussi forte hausse, déclare le chercheur principal de l’étude, le Dr Jeffrey Brubacher, professeur associé au département de médecine d’urgence de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).
La proportion de conducteurs avec une concentration plus élevée de tetrahydrocannabinolTHC dans le sang (au-delà de 5 nanogrammes par millilitre) a aussi augmenté, passant de 1,1 % des patients à 3,5 %.
Selon l’étude, c’est chez les personnes âgées de plus de 50 ans que la hausse est la plus forte, ainsi que chez les hommes.
Le Dr Brubacher affirme cependant que la présence de tétrahydrocannabinolTHC dans le sang ne signifie pas que le cannabis était en cause dans l’accident.