
Plus de 9 G$ pour mobiliser un nombre record d’électeurs américains
Radio-Canada
Les élections de mi-mandat de mardi prochain devraient briser plusieurs records. Celui de la participation, mais aussi celui des dépenses pour convaincre les électeurs de sortir de chez eux afin qu’ils votent.
Historiquement, les élections de mi-mandat ne suscitent pas les passions. Les présidentielles mobilisent en moyenne 60 % des électeurs, alors que celles organisées tous les quatre ans pour renouveler une partie du Congrès américain ne fédèrent qu’environ 40 % de participation.
Or, les élections de la semaine prochaine auront vu les partis et affiliés dépenser plus de 9 milliards de dollars pour faire sortir ce fameux vote. C'est une somme plus de deux fois supérieur qu'au scrutin de 2018, où seulement un peu moins de 4 milliards avaient été mis sur la table. Un électeur sur deux avait alors voté, un seuil qu’on n'avait pas vu depuis 1914.
Le professeur en affaires urbaines et politique publique à l’Université du Delaware Danilo Yanich explique ces dépenses par les majorités précaires observées au Congrès depuis les années 90.
Nous avons nationalisé la politique dans le sens où les candidats aux postes de sénateurs de la Pennsylvanie, Georgie, Nevada et Arizona se battent pour gagner, non pas dans contexte où les enjeux sont locaux, mais parce leurs sièges permettent d’obtenir le contrôle du Sénat. Et donc ces candidats plaident pour être élus afin que leur parti remporte cette majorité précaire au Congrès.
D’où ces milliards de dollars qui sont injectés pour ces campagnes et dont environ la moitié sert à financer l’achat de publicités sur les stations locales de télévision.
Il y a environ 6700 heures de télévision locale chaque jour à la disposition des Américains et environ 18 millions de personnes la regardent. Donc, c'est un endroit où vous dépensez de l'argent, parce que la plupart des électeurs les plus actifs sont ceux qui regardent la télévision locale, indique Danilo Yanich.
Mais tant d’argent sert-il vraiment à mobiliser les électeurs? Il semble que la répétition ad nauseam de ces publicités électorales, qui sont pour la plupart des publicités négatives contre les adversaires, porte un coup parfois difficile à récupérer pour le politicien visé.
En ce sens, elles sont donc efficaces pour, dans certains cas, faire pencher la balance dans des courses serrées.