
Plus de 7 % des décès découlent de l’aide médicale à mourir au Québec
Radio-Canada
Le Québec figure maintenant largement devant les Pays-Bas et la Belgique en ce qui a trait au recours à l’aide médicale à mourir. Pour comprendre cette progression rapide, la Commission sur les soins de fin de vie a lancé une consultation auprès de centaines de médecins.
Lors de la publication de son rapport annuel, en décembre dernier, la Commission sur les soins de fin de vie avait dévoilé que le recours à l’AMM représentait 5,1 % des décès enregistrés d'avril 2021 à mars 2022.
Cette proportion de décès a ainsi fait passer le Québec au premier rang dans le monde devant la Belgique et les Pays-Bas pour le recours à cette méthode.
Or, Radio-Canada a appris que ce pourcentage dépasse actuellement les 7 %. À ce rythme, plus de 5000 personnes y auront eu recours cette année, comparativement à 3663 l’an dernier. On en comptait moins de 1000 il y a cinq ans.
Cette tendance interpelle à ce point la Commission qu’elle vient de lancer une consultation auprès de centaines de médecins qui procurent l’AMM à des patients.
Une douzaine de questions vise à déterminer pourquoi les personnes souffrantes demandent l’AMM [et] quels sont les facteurs dominants de ce haut taux d’AMM au Québec.
Comme l’explique le président de la Commission, le Dr Michel Bureau, au Québec, il y en a plus qu'en Ontario, plus qu'en Europe, et c'est notre devoir de regarder s'il y a des causes évidentes à ça.
Selon lui, là où il y a un risque, c'est que c'est tellement enjolivé dans la population que bien des personnes souffrantes vont dire au médecin : "Moi, je veux l'aide médicale à mourir" même si elles ne sont pas admissibles.
« La population doit comprendre que c'est un soin d'exception, un soin de dernier recours. On ne commence pas par ça. »