Plus de 40 000 personnes au défilé de la Fierté à Toronto, le plus grand au pays
Radio-Canada
Selon les organisateurs, plus de 40 000 personnes ont participé dimanche au défilé de la Fierté à Toronto, le plus important du genre au Canada et le point culminant du mois de la Fierté. Il s'agit d'un événement annuel majeur pour la communauté LGBTQ+, d’autant plus que ses membres sont parfois la cible de propos haineux.
La haine contre notre communauté existe sans l'ombre d'un doute, affirme le directeur général de Fierté Toronto, Sherwin Modeste, qui souligne que malgré cette préoccupation, notre communauté est résiliente et nous veillons les uns sur les autres.
Alors que des adversaires affichent ouvertement leur opposition en marge du défilé, Jennifer Messon ne cache pas son indignation. Cette personne transgenre qui a l’habitude de participer au défilé de la Fierté affirme que ces opposants sont toujours partout, même sur la rue Church [dans le quartier gai] lorsque ce n’est pas le mois de la Fierté.
Selon elle, la violence contre la communauté queer grandit à mesure que la ville se peuple davantage. Il y aura toujours des transphobes ici. Ce n’est pas sécuritaire, les policiers ne font rien. Cet événement est censé être ouvert, mais où sont les policiers? Ils ne font rien pour prévenir ça et c'est fâchant, déplore la militante.
Morgan Farquhar, une autre participante au défilé, dit constater elle aussi une augmentation de la violence contre les personnes LGBTQ+. Il y a toujours de la violence contre la communauté, dit-elle en ajoutant que cette opposition est maintenant normalisée en raison des politiciens ou des personnes au pouvoir qui laissent faire et dire ces choses.
Ça prend des festivals de la Fierté pour faire l’éducation des gens qui ont de la misère à nous accepter, poursuit Gane-Louise Varache, une personne transegenre qui pense que certaines religions extrêmes ou conservatrices sont la cause de cette homophobie et de cette transphobie.
Mme Varache, née en 1960, rappelle qu’elle fait partie de la génération des baby-boomers mais que dans 10 ans, les mentalités vont avoir changé, car les baby-boomers, il n'en restera presque plus, ça va être la génération des années 70 et 80 qui va rester.
« Ce n’est pas en se cachant dans les garde-robes qu’on s'aime : il faut se montrer, il ne faut pas être gêné, il faut faire sa vie. »
Un point de vue que partage Kgerstin Karlsson, une personne transgenre de 66 ans qui a amorcé sa transition il y a une douzaine d’années. Je suis là pour la jeune génération, car je suis déjà passée par tout ce qu’ils vivent en ce moment, donc c’est important de leur montrer qu’il y a de l’espoir. Si tu crois en toi, les choses iront bien et tu seras qui tu es et ce que tu veux être.