Plus de 300 000 voyageurs dans la file d’attente des renouvellements de carte Nexus
Radio-Canada
Les Ontariens qui demandent le renouvellement de leur carte Nexus pourraient devoir attendre encore plus longtemps avant d'obtenir un rendez-vous, car le service frontalier du Canada estime désormais que l'arriéré est passé à 333 500 dossiers, laissant les demandeurs de tout le pays dans l'incertitude.
Vous n'avez pas la possibilité de contacter qui que ce soit en direct pour savoir ce qui se passe. Et cela fait partie de la frustration, dénonce Keith Lockman, un résident de Mississauga qui a demandé le renouvellement de sa carte au printemps 2020, mais qui n'a toujours pas pu prendre rendez-vous pour une entrevue.
Le programme Nexus permet aux Canadiens préapprouvés de passer par des files d’attente distinctes, généralement plus rapides, lorsqu'ils se rendent aux États-Unis ou en reviennent.
Chaque demandeur doit faire l'objet d'une évaluation à la fois par l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et par le Service des douanes et de la protection des frontières (SDPF) des États-Unis, puis d'un entretien.
Ces approbations ont été suspendues depuis le début de la pandémie. De nombreux habitants de la région du Grand Toronto attendent donc depuis des mois le renouvellement officiel de leur carte.
Selon certains experts, ce ne sont pas seulement les complications liées à la pandémie qui sont à l'origine de l'arriéré, mais aussi un problème lié à un accord de précontrôle entre les États-Unis et le Canada.
Laurie Tannous, avocate spécialisée dans les dossiers transfrontaliers, assure avoir été inondée d’appels liés à Nexus.
Pour de nombreux voyageurs, les retards ne sont qu’un inconvénient, dit-elle, mais c'est plus difficile pour ceux qui dépendent du passage de la frontière pour leur travail.
Ça a un impact pour les travailleurs essentiels, des personnes qui en sont venues à dépendre de la possibilité d'avoir ce statut de confiance, d'aller travailler et de revenir, observe Me Tannous, qui est également conseillère spéciale du Cross Border Institute de l'Université de Windsor.