Plus besoin de 7 métiers pour changer une porte: Boulet persuadé qu’il n’y aura pas de grogne sur les chantiers
TVA Nouvelles
Il n’est plus nécessaire de recourir à des ouvriers de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui n’anticipe pas de grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs de machinerie lourde sont «en colère».
Le gouvernement a fait adopter cette semaine une loi visant à moderniser ce secteur névralgique de l’économie dans le but de réduire les coûts et les délais pour construire des écoles, des hôpitaux et des maisons des aînés.
Le ministre du Travail a notamment levé les barrières entre les métiers, une demande pressante des patrons. Les 25 corps de métiers de la construction sont conservés, mais il sera possible pour la majorité d’entre eux d’effectuer des tâches actuellement réservées à d’autres ouvriers.
«Ça va nous permettre de construire plus, soutient avec conviction Jean Boulet, en entrevue avec notre Bureau parlementaire. Le décloisonnement va engendrer une réduction des délais et des coûts.»
Il n’est toutefois pas en mesure de prédire combien de nouvelles écoles ou hôpitaux de plus pourront sortir de terre grâce à ces nouvelles règles.
«Mais ça ne prendra plus nécessairement quatre métiers pour couler une dalle de trottoir, ça ne prendra plus sept métiers pour changer une porte dans une école!», insiste-t-il.
Le ministre promet de continuer «à dialoguer» avec les acteurs de l’industrie de la construction. Il ne croit pas que sa réforme va provoquer du mécontentement sur les chantiers, ni de la friture sur la ligne lors des négociations des conditions de travail des travailleurs qui doivent s’amorcer d’ici quelques mois.
«Moi j’ai confiance parce qu’on va dialoguer, dit Jean Boulet. On va s’assurer de renouveler ces conventions collectives de travail sans conflit.»
Mais déjà, la grogne se fait sentir chez les opérateurs de pelles mécaniques et d’équipements lourds. Ils ne digèrent tout simplement pas la décision du ministre du Travail, qui a autorisé tous les métiers de l’industrie de la construction à opérer de la machinerie lourde.