Plan d'urgence contre le crime: le Honduras va construire une «mégaprison»
TVA Nouvelles
La présidente du Honduras, Xiomara Castro, a annoncé vendredi la construction d'une «mégaprison» pouvant accueillir 20 000 détenus, dans le cadre d'un plan d'urgence contre la criminalité dans ce pays d'Amérique centrale rongé par la violence.
La dirigeante et les membres du Conseil national de défense et de sécurité ont dévoilé lors d'une allocution nationale à la radio et à la télévision, un «plan de solutions contre le crime», en réponse aux revendications de la population face à la montée de la violence.
«En vertu de cette situation d'urgence déclarée en matière de sécurité, nous avons ordonné la construction immédiate d'un Centre de réclusion d'urgence (CRE) d'une capacité de 20 000 détenus dans la zone dépeuplée entre les départements d'Olancho et Gracias a Dios [est]», a annoncé le chef des forces armées, Roosevelt Hernandez.
Les prisonniers actuellement détenus dans le système pénitentiaire national y seront transférés «immédiatement», a-t-il ajouté. Une trentaine de prisons accueillent quelques 21 000 détenus dans le pays.
Le ministre de la Défense, Manuel Zelaya, a également annoncé le lancement, au plus tard dans deux semaines, de l'appel d'offres pour la construction d'une autre prison, déjà prévue pour accueillir 2 000 détenus, sur les îles du Cygne dans les Caraïbes.
Les formes armées et la police «doivent immédiatement planifier et mettre en œuvre des interventions urgentes dans toutes les municipalités du pays identifiées comme ayant une incidence élevée de crimes tels que les assassinats, le narcotrafic, les extorsions, les enlèvements, le trafic d'armes, les associations illicites et le blanchiment d'argent», a aussi déclaré la présidente.
Le plan vise à «établir le contrôle et rétablir l'ordre dans les espaces physiques occupés par des structures criminelles dans les quartiers et les zones à fort taux de criminalité», a expliqué le ministre de la Sécurité Gustavo Sanchez.
Il prévoit également «d'intensifier les enquêtes et les opérations pour localiser, éradiquer, sécuriser et détruire les plantations de feuilles de coca, de marijuana et les centres de transformation des drogues», a-t-il dit.
La construction de cette «mégaprison» et la douzaine d'autres mesures du plan d'urgence s'inspirent de celles prises par le président du Salvador, Nayib Bukele, qui a réussi à contrôler le «cancer» des gangs dans ce pays voisin du Honduras et avait invité son homologue hondurienne lors de sa prise de fonction pour un deuxième mandat le 1er juin.