Pierre Poilievre : une poigne de fer sur le parti conservateur
Radio-Canada
Le Parti conservateur du Canada (PCC) peut presque être rebaptisé le Parti Pierre Poilievre.
Sa victoire, avec 68 % des points, est sans équivoque. Il a gagné dans toutes les provinces du pays. D’un océan à l’autre, seulement 8 circonscriptions électorales lui ont échappé sur les 338 circonscriptions. Il devient chef avec un résultat encore plus décisif que celui de Stephen Harper il y a 18 ans.
Son triomphe au premier tour signifie également qu’il ne doit sa victoire à personne d’autre qu’à son équipe. Ce qui lui donne toute la latitude nécessaire pour reconstruire le PCC à son image.
Ses proches décrivent Pierre Poilievre comme une personne menée par son désir de gagner à tout prix (ou la peur de perdre). Un autodidacte qui écoute de grands discours célèbres pour polir son style. Un solitaire ambitieux qui n’a pas froid aux yeux.
La liberté est un thème qui le motive depuis le début de sa carrière politique. À l’âge de 23 ans, il écrivait : La chose plus importante c’est la liberté, au niveau social, économique et politique, afin que les gens soient responsables de leur prospérité et en contrôle de leur destinée.
Un message qu’il continue de marteler, 20 ans plus tard. Dans son discours de victoire samedi soir, il promettait de s’attaquer à l’inflation, nous vous redonnerons le contrôle de votre argent et de votre vie.
Sur le Québec, dans son discours, il dit comprendre les efforts pour protéger le français. Il ajoute : les Québécois, de façon totalement décomplexée, défendent leur patrimoine, leur culture et leur langue. Ils ne s’excusent pas. La nation québécoise tient tête au wokisme.
Pierre Poilievre a misé sur le populisme de la colère et du ressentiment pour se propulser à la tête du parti. Certains (comme le NPD) parleront d’une américanisation de la politique canadienne. Mais c’est clairement un coup de barre vers la droite qui attend le parti.
Plus de 300 000 membres ont été recrutés par Pierre Poilievre. Des gens attirés par son message économique anti-inflation, mais également un message anti-mesures sanitaires et anti-élite et qui flirte parfois avec le complotisme (notamment ses propos sur le Forum économique mondial de Davos). Un discours qui prend parfois des raccourcis avec la vérité et qui fait échos aux revendications du convoi de manifestants, ce printemps à Ottawa.