
Photographier la nature pour guérir et faire du bien
Radio-Canada
Avant d’embrasser la photographie, l’artiste Catherine Veilleux était percussionniste. Son état de santé l’ayant privée de cette discipline, elle a troqué son djembé contre un iPhone pour prendre de spectaculaires photos de la nature. Le résultat de cet exercice à la fois artistique et thérapeutique est présenté jusqu’au 7 juin à la galerie Old Chelsea.
Il y a eu une brisure dans mon parcours de djembé, raconte Catherine Veilleux. En raison d’une condition neurologique complexe, difficile à gérer et de maux de tête, les séances de percussions vont progressivement céder le pas à des balades apaisantes dans le parc de la Gatineau.
« J'allais dans le bois pour me faire du bien, pour m'occuper de moi. Je sais qu’on va souvent dans le parc pour s'entraîner, mais j'y allais doucement. Je m’arrêtais plus, j'observais plus. Puis à un moment donné, j'ai trouvé des choses super intéressantes. »
Depuis trois ans, elle observe patiemment la nature, multiple les angles de prises de vue, quitte à se coucher par terre. Souvent dans l'eau, carrément, confie l’artiste. Ça ne me dérange pas, car je découvre enfin une façon de voir cette petite chose qui est unique et qui m'allume, justifie-t-elle.
Une fois la photo prise, Catherine Veilleux s’assure à l'aide d’un logiciel de restituer ses découvertes, comme les reflets qui se dessinent à la surface de l’eau et les feuilles emprisonnées sous la glace.
Catherine Veilleux accorde par ailleurs une grande importance à l’étape de l’encadrement, en appliquant ses photos sur du bois, en les imprimant sur des panneaux métalliques ou encore en utilisant de la résine époxy, pour protéger ses œuvres mais aussi reproduire l’effet de la brillance de l’eau et de la glace.
[La pratique du] Djembé incluait la réparation des instruments que je faisais moi-même à la main , souligne Catherine Veilleux. J’aimais faire ça, j'en prenais soin. Puis quand je le remettais à mon élève, j'étais heureuse , se souvient-elle.
L’artiste rapproche cette démarche du travail qu’elle déploie à présent pour ses photos, de leur composition jusqu'à leur aspect final. Catherine Veilleux explique que l’exercice stimule sa créativité, mais se révèle aussi thérapeutique.
« Ça me calme car je sens que je suis en train de faire quelque chose de beau avec mes mains. »