Pfizer offrira sa pilule anti-COVID à bas prix à la moitié de la population mondiale
Radio-Canada
La pilule anti-COVID de Pfizer pourra être offerte à bas prix à plus de la moitié de la population mondiale en vertu d’une entente que la pharmaceutique américaine a conclu avec la Communauté de brevets sur les médicaments, une organisation de santé publique soutenue par les Nations unies.
L’accord conclut avec cette organisation, mieux connue sous le nom de Medicine Patent Pool (MPP), prévoit que des fabricants de médicaments génériques obtiendront des sous-licences pour fabriquer et distribuer la pilule, qui sera commercialisée sous le nom de Paxlovid, et un autre médicament avec lequel il doit être combiné, le ritonavir.
L’accord couvre 95 pays comptant pour 53 % de la population mondiale, soit tous les pays à revenu moyen inférieur et inférieur, les pays à revenu moyen supérieur d'Afrique subsaharienne, ainsi que les pays à revenu moyen supérieur qui ont accédé à ce statut au cours des cinq dernières années.
Il prévoit que Pfizer ne percevra aucune redevance sur les ventes dans les pays à faible revenu et renoncera aux redevances sur les ventes dans tous les pays couverts par l'accord tant que la COVID-19 restera classée comme une urgence de santé publique de portée internationale par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Il exclut cependant la Chine, mais aussi des pays durement touchés par la pandémie, comme la Russie, le Brésil, Cuba, l’Irak, la Libye, la Jamaïque, la Malaisie et la Thaïlande. L’organisation non gouvernementale Médecins sans frontières a d’ailleurs dit être découragée par cet accord partiel.
Tous ces pays devront plutôt négocier directement des ententes commerciales avec Pfizer et devront donc vraisemblablement payer un prix plus élevé pour obtenir la pilule anti-COVID. Ils seront aussi en compétition avec d’autres pays, dont les plus riches, pour s’approvisionner.
Pfizer a affirmé début novembre que sa pilule anti-COVID était efficace à 89 % pour prévenir le risque d'hospitalisation ou de décès chez les adultes présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie, selon les résultats intermédiaires d'essais cliniques. Aucun pays ne l’a cependant encore approuvée.
Autre défi à anticiper : le traitement doit normalement commencer dans les trois à cinq jours suivant l’apparition de premiers symptômes. Cela nécessite donc en théorie un accès rapide à des tests abordables, ce qui n’est pas toujours le cas dans les pays africains ou asiatiques visés par l’accord.
Plus de détails à venir.