Peut-on parler d’un génocide ukrainien perpétré par la Russie?
Métro
Les images de découvertes macabres et des atrocités commises par les soldats russes alors qu’ils quittent progressivement certaines parties d’Ukraine choquent depuis plusieurs jours la scène internationale. Bien que des crimes de guerre sont avérés sur le territoire ukrainien, le débat reste ouvert quant à la reconnaissance ou non d’un génocide commis par la Russie.
Dans le cadre du Mois de commémoration des génocides Métro s’est entretenu avec l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne (MIGS) et la Fondation pour l’étude des génocides.
Pour la coordinatrice du MIGS, Marie Lamensch, il est encore trop tôt pour reconnaître s’il y a génocide. Elle reconnaît cependant que rien n’écarte les intentions génocidaires du Kremlin.
«Montrer qu’il y a un génocide prend parfois des années. […] Un jour peut-être on saura qui a donné ces ordres», dit-elle.
Une des difficultés est la nécessité de prouver qu’il y a l’intention, au travers des actes commis, de «détruire une population».
La convention pour la prévention et la répression du crime de génocide des Nations Unies définit le terme de génocide comme étant tout acte dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux.
«Ce n’est pas parce que l’on ne dit pas qu’il y a un génocide qu’il ne faut pas agir et minimiser le conflit», explique Marie Lamensch.