Peu de formations complétées sur les questions autochtones à Service correctionnel
Radio-Canada
Les Autochtones ont beau être surreprésentés parmi les détenus des pénitenciers fédéraux, très peu d'employés de Service correctionnel Canada ont suivi des formations sur des questions qui touchent les membres de ces communautés.
La série de 16 sessions d'apprentissage offertes par l'École de la fonction publique du Canada (ÉFPC) n'est pas obligatoire, mais il est fortement encouragé de la suivre, indique le Secrétariat du Conseil du Trésor dans sa réponse à la question écrite d'une députée du Nouveau Parti démocratique (NPD).
Selon les données de fréquentation fournies dans la réponse, la formation la plus populaire a été suivie par seulement 498 des plus de 17 900 employés de Service correctionnel Canada. Cela signifie que 2,8 % des effectifs ont suivi cette formation intitulée Réflexion sur les biais culturels : perspectives autochtones.
Pour l'ensemble des sessions d'apprentissage proposées par l'ÉFPC, les employés de Service correctionnel Canada n'ont terminé que 1732 fois l'une ou l'autre des formations.
La députée du NPD Lori Idlout, qui est membre de la communauté inuite, a l'impression que Service correctionnel Canada ne prend pas au sérieux l'appel à l'action 57 de la Commission de vérité et réconciliation. Ce dernier stipule qu'il est de la responsabilité de tous les ministères fédéraux de renseigner leurs employés sur l'histoire des peuples autochtones au Canada.
Le gouvernement libéral a fait campagne sur la réconciliation et en disant qu'il n'y a pas de relation plus importante [que celle avec les Autochtones]. De voir que des promesses sont brisées est absolument décevant, a commenté la députée de la circonscription du Nunavut.
Le président national du syndicat des agents correctionnels, Jeff Wilkins, a dit en entrevue qu'il est tout à fait regrettable que la participation aux formations n'ait pas été plus importante, lorsque La Presse canadienne lui a souligné que les employés de Service correctionnel Canada sont régulièrement en contact avec des détenus d'origine autochtone.
[Notre syndicat] ne va jamais refuser aucun type de formation et je crois que ce genre de formation est très importante, a-t-il affirmé.
Dans son dernier rapport annuel, l'enquêteur correctionnel signale que les membres de communautés autochtones représentent 28 % de la population carcérale fédérale, alors que les Autochtones ne comptent que pour 5 % de la population canadienne.