
Petite enfance: un métier encore boudé par les hommes
TVA Nouvelles
Moins de 2 % des éducateurs en petite enfance sont des hommes. Ceux qui choisissent ce métier sont pourtant convaincus d’avoir un impact énorme dans la vie des tout-petits.
« C’est un beau travail, valorisant, on voit l’impact qu’on a sur les enfants et les familles aussi. Même après 18 ans, tous les jours je me fais remercier, je me fais dire que les enfants sont bien avec moi, que j’ai un impact positif sur les enfants », confie Dominique Jodoin, éducateur dans un CPE de Québec.
La pénurie de main-d’œuvre est criante dans les garderies. Pour réaliser sa promesse d’offrir une place à tous les petits Québécois, le gouvernement Legault doit recruter 18 000 personnes pour travailler auprès des bambins.
La proportion d’hommes embauchés dans ce secteur est famélique, année après année. Selon Dominique Jodoin, les hommes doivent cesser de penser que les femmes sont mieux outillées pour s’occuper des enfants. Les mentalités changent, mais trop lentement à son goût. C’est principalement pour cette raison que les représentants masculins sont encore trop rares, croit-il.
L’éducateur de 48 ans ne se destinait pas à cette voie. Après des études collégiales en technique policière, il travaille pendant sept ans dans une usine avant de tenter sa chance pour entrer dans un programme universitaire en enseignement. Mis sur la liste d’attente, il entend parler de la formation collégiale d’éducation à l’enfance. C’est une révélation.
Comme plusieurs hommes, il craignait de ne pas être à la hauteur. Maintenant, il sait que cette appréhension n’a pas lieu d’être. « Un homme dans la vie des enfants, ça fait un changement, ça amène une façon différente de faire évoluer les enfants », dit-il avec conviction.
Il prône beaucoup l’autonomie et les petits amis de son local sont autorisés à faire plus de bruit. Le matériel mis à leur disposition incite beaucoup à bouger.
Après 18 années comme éducateur dans un CPE, jamais il n’a senti qu’un parent était inconfortable avec le fait que sa progéniture évolue dans un groupe chapeauté par un homme.
Même chose pour Didier Merette Dufresne, qui est responsable d’un service de garde en milieu familial des Laurentides, après avoir travaillé pendant douze ans en CPE. Il invite les hommes qui sont tentés par ce métier à se lancer sans attendre.