Personnel de la santé non protégé: vaccin important, mais ils ne le veulent pas
TVA Nouvelles
Le personnel de la santé qui refuse le vaccin admet l’importance de l’injection pour se protéger de la COVID-19, affirme l’avocate qui se bat toutefois pour que ces travailleurs soient dispensés de se faire vacciner.
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«Le vaccin, en général, est un élément pour protéger la population, les demandeurs ne contestent pas ça, ce sont des professionnels de la santé», a plaidé Me Natalia Manole ce mercredi au palais de justice de Montréal.
Mais du même coup, l’avocate a livré une charge à fond de train contre la vaccination obligatoire des travailleurs du réseau de la santé. Car si le décret gouvernemental entre en vigueur, les non-vaccinés seront suspendus sans solde, ce qui entraînerait des interruptions de service ayant pour conséquences «des décès, des souffrances, des chirurgies reportées, des fermetures de lits, de CHSLD», a plaidé Me Manole.
Selon elle, la décision du gouvernement Legault, d'imposer le vaccin au personnel de la santé, va donc à l’encontre de l’obligation «d’assurer la protection de la population», puisque la suspension de milliers de travailleurs non vaccinés serait trop dommageable.
«Le préjudice pour les travailleurs est très important, a ajouté Me Manole. Ils devront vendre leur maison, quitter le Canada pour certains. Ils font de la dépression, de l’anxiété.»
Le juge Michel Yergeau a toutefois rappelé qu’il n’était pas là pour faire de la politique ou décider du bien-fondé du décret gouvernemental.
«La question, ici, à cette étape, est de décider si le décret viole la Loi sur la santé publique, a expliqué le magistrat. Si le gouvernement a pris une mauvaise décision, il devra en répondre devant la population, pas devant un juge.»
L’audience est prévue pour durer toute la semaine. Une décision sera rendue d’ici le 15 novembre, même si le gouvernement décide de retarder la date à laquelle le décret entrerait en vigueur.