
Paul Mukendi toujours libre au Congo : Ottawa qualifié « d’irresponsable »
Radio-Canada
Cinq mois après la fuite du pasteur Paul Mukendi, qui devrait être en prison au Canada, le ministre fédéral de la Justice refuse encore de commenter le sujet. Une attitude « inacceptable » selon les partis d’opposition, qui demandent à David Lametti de « prendre ses responsabilités » afin de rapatrier le criminel de 44 ans.
Pourquoi le ministre Lametti refuse-t-il d’accorder une entrevue à Radio-Canada à ce sujet? Sa cédule est complètement pleine, nous répondait son attachée de presse, Chantalle Aubertin, lundi matin, dans un message texte.
Nous avons alors offert de réaliser cette entrevue à n’importe quel moment d’ici la fin du mois de janvier, une proposition qui est demeurée sans réponse.
Pendant ce temps, le pasteur évangélique Paul Mukendi est libre comme l’air en République démocratique du Congo (RDC), son pays d’origine. Pourtant, il a été condamné à 10 ans de prison pour deux agressions sexuelles commises au Canada.
L’homme qui se décrit comme l’apôtre de Québec a fui le 18 août dernier, deux jours avant le début de sa peine de prison, à bord d’un avion en partance de Toronto.
C'est une claque dans la face pour la justice canadienne, commente Pierre Paul-Hus, député conservateur de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles, qui juge inacceptable le silence du ministre Lametti.
« Le ministre de la Justice devrait être insulté de ce qui est arrivé là, devrait prendre toutes les procédures possibles pour ramener Paul Mukendi au Canada, au Québec, pour qu'il soit incarcéré et qu'il fasse son temps, comme on dit. »
Le porte-parole du Bloc québécois en matière d’affaires étrangères, Stéphane Bergeron, croit quant à lui que le profil bas du ministre Lametti est révélateur du peu d’importance qu’il a accordé à ce dossier jusqu’ici.
Le refus du gouvernement fédéral de dire quoi que ce soit dans ce dossier révèle qu'il a fait bien peu pour tenter de rapatrier M. Mukendi, tonne-t-il.