Patrimoine : Québec incapable d’entrer dans le château Richard
Radio-Canada
Près de deux ans après le dépôt d'un avis de proposition de statut patrimonial, les inspecteurs du ministère de la Culture et des Communications (MCC) n'ont toujours pas réussi à entrer dans le château Richard, aujourd'hui appelé le château Zoé-Turgeon.
Les fonctionnaires du Ministère ont bien amorcé le travail dans le but de déterminer si, oui ou non, la résidence située sur l'avenue Royale, à L'Ange-Gardien, mérite une protection nationale.
À preuve, les recherches découlant de l'avis de proposition, déposé le 22 décembre 2020 par un urbaniste de Gatineau, ont permis de modifier l'appellation du château Richard.
Le bâtiment construit en 1907 est maintenant désigné sous le nom de château Zoé-Turgeon dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Au cours de la recherche sur l’immeuble, le Ministère a mis en lumière le fait que le bâtiment a été la propriété exclusive de Zoé Turgeon, et son mari n’en a jamais été propriétaire, explique une porte-parole par courriel.
Mme Turgeon était l'épouse de l'homme d'affaires Louis Richard, mais elle était la seule propriétaire du cadastre sur lequel l'opulente maison a été construite. Le couple d'industriels a fait fortune dans la production de cuir artificiel, notamment, grâce à l'entreprise Richard et Cie.
Zoé Turgeon collabore à l'entreprise de son mari. Elle fait aussi des investissements personnels, notamment dans le domaine immobilier, peut-on lire dans la fiche du Ministère.
S'ils ont sillonné les alentours de la résidence au cours des derniers mois, les représentants de l'État québécois n'ont pas encore réussi à y pénétrer pour en évaluer la valeur à l'intérieur.
Le Ministère poursuit ses discussions avec la propriétaire afin de visiter les lieux et n’émettra pas d'autres commentaires à ce stade-ci, indique-t-on, sans préciser la nature des pourparlers. Le MCC n'a pas précisé si démarches légales avaient été entreprises.
L'actuelle propriétaire n'habite pas les lieux et, selon nos sources, n'a pas montré beaucoup d'ouverture à collaborer dans le passé.