Passer l’hiver dans une tente, « ça ne me fait pas peur »
Radio-Canada
Avec l'hiver qui pointe son nez, les refuges d'urgence pour itinérants s'attendent à être pleins dès le début novembre. Calgary compte près de 3000 sans-abri, soit la moitié des itinérants en Alberta. Si la majorité espère trouver une place dans un centre, d’autres se préparent à dormir dehors, par choix.
À 50 mètres de la route, caché derrière une épaisse couche de feuilles et d’arbres, Dave Hauriel travaille sur sa collection de vélos. Avec un couteau et une brosse métallique, il gratte minutieusement un de ses sept vélos pour faire partir la peinture.
Depuis cinq mois, Dave Hauriel vit dans deux grandes tentes près de la rivière Bow à Calgary. Dans cette habitation de fortune, cet Albertain solitaire de 48 ans est équipé pour vivre en autonomie.
Des branchages installés autour des tentes et de la peinture de camouflage sur la toile font qu'elles se fondent dans la nature. À l’intérieur, des draps et des couvertures de survie sont accrochés aux murs. Dave Hauriel dort sur un matelas gonflable et stocke sa nourriture dans trois glacières.
Ce mode de vie, il dit l'avoir choisi. Je me sens plus libre ici que dans un centre d'hébergement. Je peux boire des bières si je veux et je ne risque pas de me faire voler mes affaires, explique-t-il.
Il ne lui manque que de l'eau courante et l'électricité. Dave Hauriel se déplace donc chaque jour au centre d'aide aux sans-abri Drop-In pour prendre une douche et recharger son téléphone.
La rue fait partie de son quotidien depuis une rupture amoureuse compliquée alors qu’il vivait à Toronto, en 2013. Après avoir arrêté l’usage de drogues dures, il a fini par revenir dans sa ville natale pour y vivre de petits boulots.