Pas question de « s’attaquer » au monopole de la SAQ, dit Girard
Radio-Canada
Le ministre des Finances du Québec ne veut pas « s'attaquer » au monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ) comme le proposent des militants de son propre parti.
Le ministre a fermé la porte à une possible privatisation de la société d'État, en commission parlementaire, mercredi. Les dividendes de la SAQ permettent de financer les services publics, défend-il.
Nous n'avons pas l'intention de nous attaquer ou de modifier le monopole de la SAQ qui amène 1,4 milliard de dollars de dividendes. Ça va jusqu'à 2,2 milliards de dollars si on compte les taxes. Et puis on pourrait aller jusqu'à 2,6 milliards de dollars si on compte les taxes fédérales.
Ça paye des hôpitaux, puis des écoles et ça permet au gouvernement d'assumer ses missions de l'État, ajoute-t-il.
La déclaration de M. Girard survient tandis que des militants de la Coalition avenir Québec (CAQ) présenteront une proposition sur la fin du monopole d'État de la SAQ, lors du congrès du parti de François Legault les 13 et 14 mai.
Par le passé, M. Legault avait plaidé en faveur de la fin du monopole. Il n'avait toutefois pas présenté cet engagement lors de la campagne électorale de 2018. Il a définitivement exclu cette idée six mois après avoir pris le pouvoir.
M. Girard ne se formalise pas que des militants de son parti aient une opinion différente. C'est très sain que dans des partis politiques, il y ait des débats dans les congrès. Après tout, on est une démocratie libérale : les gens ont le droit de s'exprimer et d'avoir des opinions.
Le chef conservateur, Éric Duhaime, appuie les militants de la CAQ qui ont déposé la proposition. Les producteurs de boissons alcoolisées au Québec ont beaucoup trop de barrières à tous les niveaux de la SAQ et les consommateurs, les clients, payent beaucoup trop cher, beaucoup plus cher leur alcool qu'ailleurs sur le continent, déplore-t-il en entrevue.
L'idée n'est pas d'abolir ou de privatiser la SAQ, nuance M. Duhaime, mais de permettre une concurrence. Cette concurrence réduirait le fardeau administratif des commerces qui souhaitent vendre de l'alcool, et augmenterait la variété de produits offerts, selon lui.