Pas facile pour les jeunes de devenir propriétaire: 10 solutions pour les premiers acheteurs
Le Journal de Montréal
Le rêve ne tient qu’à un fil s’il n’est pas déjà mort chez une majorité de jeunes Québécois, pour qui devenir propriétaire relève de l’exploit. Peut-on parler d’une génération sacrifiée et doit-on changer les règles pour les aider?
«Les boomers et les X y ont eu droit. Pourquoi pas nous?» demande Laurence Vincent, 42 ans, au sujet de l’achat d’une maison au début de la vie adulte.
Oui, la présidente de Prével prêche pour sa paroisse. Elle construit des condos, évidemment qu’elle souhaite voir davantage de jeunes se qualifier à l’achat.
Mais ce n’est pas que ça. La cheffe d’entreprise et mère de trois enfants plaide que c’est «injuste» pour la génération montante, que les jeunes ne pourront pas se bâtir un patrimoine dans les conditions actuelles.
Sa solution? La création par Québec d’un fonds de 1 milliard de dollars pour aider ceux qui ne reçoivent pas d’aide financière de leurs parents. On prête 80 000 $ pour la mise de fonds d’un condo à 400 000 $, puis on le rembourse lors de la vente, en plus de verser 20 % de la plus-value réalisée.
Ce «plan Marshall québécois pour l’accès à la propriété», comme l’appelle Laurence Vincent, fait l’objet d’un autre texte dans ce dossier.
Le prix médian d’une maison unifamiliale au Québec est passé de 255 000 $ en 2019 à 448 550 $ en 2024, note l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec, une hausse de 76%.
Le taux de propriété chez les jeunes suit la trajectoire inverse et diminue. De 44,2%, il est passé à 42,4% chez les 25 à 34 ans entre 2016 et 2021.
On ne peut pas parler d’une génération sacrifiée pour autant, pense Guy Cormier, qui reconnaît toutefois que l’iniquité intergénérationnelle existe.
«Je pense que nous allons frapper de gros murs», prévient l’ex-directeur principal de la filière batterie d’Investissement Québec (IQ), aujourd’hui lobbyiste pour le constructeur américain General Motors (GM), qui va jusqu'à parler d'une «tempête parfaite» en voyant les coûts de construction exploser et la productivité à la traîne au Québec.