
Pas de fleurs pour la fête des Mères
TVA Nouvelles
Pour Anaé, Laurelle, Rose et Léa, Henri, Albert, Éloïse, Ezra, Marine, Axel et tous les trésors qu’on a portés. Car à leur tour, ils porteront le monde que nous leur laisserons.
Ma grande. Toi, qui m’as fait cadeau du privilège de devenir maman et qui depuis m’apprends chaque jour un peu plus sur le monde. J’aimerais qu’il soit à la hauteur de ce que tu as à offrir, ce monde. Et pour ma part, je redouble chaque jour un peu plus d’ardeur pour espérer être le parent que tu mérites. Être à la hauteur pour ton bonheur.
Bientôt, mon trésor, ce sera la fête des Mères. Tu gribouilleras une petite fresque haute en couleur que tu me présenteras avec tes yeux fiers. C’est une journée spéciale, la fête des Mères. Une occasion d’avoir une attention particulière et de faire des réserves de bisous pour sa mère. Cette année, par contre, je ne voudrais pas de fleurs.
Depuis que tu as fait ton nid au creux de moi, je saisis de plus en plus la portée de mon rôle. J’ai toujours eu conscience des impacts de mes actions sur mon environnement immédiat. Maintenant, je pèse chaque jour le poids de cet impact sur le futur. Le tien. Celui de ta petite sœur.
Je vous regarde et j’admire l'univers de vos possibles. On dit souvent qu’on décrocherait la lune pour nos enfants. Aujourd’hui, j’aimerais plutôt vous décrocher la Terre en bonne santé. La société consciencieuse. L’égalité des chances.
J’ai envie de vous apprendre à croire en votre force et en celle de votre voix. Le mieux qu’on puisse faire, comme parent, c’est de prêcher par l’exemple. Pour la fête des Mères, je ne veux pas de fleurs. Je nous souhaite un chœur. Un chœur de parents qui par milliers prennent la parole pour exiger un changement. Comme la forêt, dans toute sa splendeur, nous montre ce que veut dire se tenir droites et fières, que les mères se lèvent et qu’elles soient entendues.
Pour toi, mon cœur, et toutes les petites pousses d’humains, je souhaite un vent de prise de conscience. Écologique. Sociale. Gouvernementale. Le jour de la fête des Mères, je demanderai une once de ta résilience pour continuer les combats qu’on croyait gagnés par nos grands-mères. Parce que vous méritez l’égalité. Pas celle qui paraît bien sur papier. Celle qui vous permettra, à ta sœur et toi, d’avoir un pouvoir de choix. D’être l’égale de vos frères et sœurs aux yeux de tous.
Pour la fête des Mères, je souhaite une société et une Terre plus verte qui seront propices à la concrétisation de tous les rêves que tu coucheras sur tes petites et grandes fresques. Le monde a besoin de tes couleurs. J’espère qu’il te laissera les montrer.