Pas de femmes pour parler aux talibans : les gouvernements et ONG critiqués
Le Journal de Montréal
ISLAMABAD, Pakistan | « Montrez l’exemple » : les gouvernements et organisations internationales qui ne cessent de réclamer aux talibans de promouvoir des femmes sont eux-mêmes critiqués pour n’envoyer que des hommes rencontrer les islamistes.
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Depuis leur retour au pouvoir à la mi-août, les talibans ont mis en place un gouvernement exclusivement masculin et restreint le droit des femmes de travailler et étudier, s’attirant nombre de condamnations à l’étranger.
Mais on cherche également les femmes dans les délégations de gouvernements, d’agences et d’ONG venues depuis rencontrer à Kaboul les nouveaux maîtres du pays, qui cherchent la reconnaissance et l’aide internationales.
« Des femmes de haut rang devraient diriger vos échanges avec les talibans (...) N’excluez pas les femmes », a souligné Shaharzad Akbar, cheffe en exil de la Commission afghane indépendante des droits de l’homme, à l’adresse notamment des gouvernements et agences de l’ONU.
Sur Twitter, elle les a appelés à « NE PAS NORMALISER l’effacement des femmes par les talibans ».
Heather Barr, de l’ONG Human Rights Watch, a créé une longue liste, sous le mot clé « sausageparty » (« fête de la saucisse », expression désignant une réunion largement masculine), de photos postées par les talibans de leurs rencontres avec diverses délégations à Kaboul, sans aucune femme.
« Les pays étrangers et surtout les organisations d’aide devraient montrer l’exemple. Personne ne doit laisser les talibans penser que ce genre de monde qu’ils créent, réservé aux hommes, est normal », a-t-elle expliqué à l’AFP.
« Montrer qu’ils y croient »