Pas de baisse de taxe pour éviter de remplir les poches des pétrolières
Le Journal de Montréal
Contrairement à l’Alberta et l’Ontario, Québec n’a pas l’intention de réduire sa taxe sur l’essence. Le gouvernement Legault laisse sous-entendre que les pétrolières seraient trop gourmandes et en profiteraient pour se remplir les poches.
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« On sait qu’une baisse de taxe de l’essence a tendance à profiter aux entreprises pétrolières plutôt qu’aux consommateurs, car elles augmentent leur marge de profit. C’est exactement ce qu’on veut éviter », a répondu Fanny Beaudry-Campeau, porte-parole du ministre des Finances, Eric Girard.
Devant la flambée des prix à la pompe des dernières semaines, l’Alberta a décidé de suspendre sa taxe provinciale sur l’essence. Cette mesure appliquée depuis le 1er avril se traduit par un rabais au litre d’environ 11 cents en raison de la récente hausse de la taxe fédérale sur le carbone.
Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, qui a promis de surveiller les détaillants, prévoit maintenir cet allègement aussi longtemps que le prix du baril de pétrole brut sera au-dessus des 90 $ US.
Du côté de l’Ontario, le premier ministre, Doug Ford, a révélé lundi avoir l’intention de diminuer de 5,7 cents du litre la taxe sur l’essence. Elle devrait passer de 14,7 à 9 cents le litre. Si le projet de loi est adopté, il entrera en vigueur le 1er juillet, et ce, pour une période de six mois.
Un exemple en 1983
Malgré les récents records enregistrés au Québec sur le prix du litre d’essence dans différentes villes, comme Montréal et Québec, le gouvernement n’a pas l’intention d’emboîter le pas des autres provinces.
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