Parler de l’autonomie alimentaire et la valoriser pour la rendre « sexy »
Radio-Canada
Une soixantaine de participants sont à Gaspé pour assister à un colloque sur l’autonomie et la sécurité alimentaires. Leur intention est d'améliorer la communication entre ceux qui gèrent la centaine de projets en cours dans la région.
Organisée par la Table de concertation en sécurité alimentaire Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, cette rencontre vise à répondre à plusieurs questions sur la possibilité et les façons d'atteindre une plus grande autonomie et sécurité alimentaires en Gaspésie.
Selon Christine Laliberté, la coordonnatrice du collectif Nourrir notre monde Gaspésie-les-Îles, le travail doit se faire de concert avec tous les partenaires concernés et les Municipalités. Ainsi, il sera possible d'apporter des changements avec le modèle alimentaire actuel, ajoute-t-elle.
Elle mentionne qu’il y a présentement plus d'une centaine de projets en autonomie alimentaire dans la région. Parmi ceux-ci, il y a entre autres des cuisines collectives, des jardins communautaires et des programmes de récupération d'aliments dans les supermarchés.
Mme Laliberté se réjouit de cette ébullition d'idées en Gaspésie. Elle remarque d’autant plus que beaucoup de jeunes tiennent les rênes de plusieurs de ces projets.
« C’est hallucinant, c’est magnifique de voir autant les citoyens et citoyennes que plusieurs organisations prendre les choses en main pour changer l’alimentation et l’agriculture dans la région. »
Sylvie Sarrasin, membre de la Table de concertation en sécurité alimentaire Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, croît que le défi principal auquel fait face non seulement la Gaspésie, mais aussi tout le Québec, reste le sous-financement pour mettre sur pied ce genre d’initiative. Elle estime que le secteur n’a jamais été priorisé par le gouvernement puisque le sujet demeure peu attrayant aux yeux des élus selon elle.
« On dirait que ce n’est pas sexy l’autonomie et la sécurité alimentaires. Ce n’est pas un sujet dont on est friand, alors on nous oublie dans le décor. Pourtant, on a des besoins énormes pour nous développer et aller plus loin dans nos actions. »
À son avis, la croyance populaire voulant que l’autonomie alimentaire soit synonyme d’un retour à des conditions de vie agricoles du passé nourrit les préjugés à l’égard du sujet.