Parc éolien géant : une décision vendredi, Port-au-Port sur le qui-vive
Radio-Canada
Joe Benoît s’inquiète de l’envergure d’un parc éolien géant proposé dans la péninsule de Port-au-Port. Il n'est pas le seul.
Le projet de 2,7 milliards de dollars, qui compte 164 éoliennes au total, divise profondément la région dans l’ouest de Terre-Neuve.
Le gouvernement provincial décidera de son avenir vendredi. S'il est approuvé, le projet pourrait transformer l’économie de la péninsule, mais aussi son paysage.
Ce n’est pas une question d’être contre ou pour. Moi, je veux savoir pourquoi ils ont besoin de 164 éoliennes dans une région géographique tellement petite, se demande Joe Benoît, résident de Cap Saint-Georges, un village dans l’extrême ouest de la presqu’île. Je ne crois pas que le gouvernement écoute du tout l’opposition qui se ramasse sur la côte ouest.
Depuis juin, le projet fait l’objet d’une évaluation environnementale. Les documents soumis au gouvernement dans le cadre de ce processus montrent que le consortium World Energy GH2 vise à utiliser l’énergie des 164 éoliennes (environ 1 GW) pour fabriquer de l’hydrogène vert et de l’ammoniac – une première au Canada.
La compagnie promet 2500 emplois directs et indirects liés à la construction et à l’entretien du mégaprojet, dont 50 postes permanents basés dans la péninsule. Dans cette région rurale, où le taux de chômage est de 33 %, la possibilité de nouveaux emplois est bien attrayante.
En plus, World Energy GH2 s’engage à verser des subventions – jusqu’ici indéterminées – aux municipalités et aux districts de services locaux de la péninsule.
Dans les dernières semaines, l’opposition au projet s’est pourtant cristallisée dans les 15 communautés de la région qui regroupe quatre municipalités et onze districts de services locaux. Plusieurs résidents s’inquiètent du bruit des turbines ainsi que de l’impact de la construction sur les routes, les cours d’eau, et la faune et la flore locales.
Plusieurs leaders communautaires, dont la mairesse de Cap Saint-Georges, Stella Cornect, demandent aux résidents de garder l’esprit ouvert.