Pétition contre le chef de Lac-Barrière : l’illustration d’une profonde division
Radio-Canada
Lorsqu’on laisse traîner ses oreilles à Lac-Barrière, on devine que, depuis de nombreuses années, la communauté est aux prises avec de profondes divisions. Moins d’un an après son élection, l’actuel chef, Tony Wawatie, fait face à une pétition qui a récolté un peu plus de 170 signatures.
Les signataires ne demandent rien de moins que la destitution du chef Tony Wawatie et la révocation d’un accord signé entre le conseil de bande et Québec pour lequel ils disent ne pas avoir été consultés.
L’accord en question a été signé en décembre 2021. Cette entente qui s’étend sur 10 ans devrait permettre à la communauté anichinabée d’obtenir une participation accrue à la gestion des ressources naturelles et fauniques sur son territoire.
Les signataires, au nombre de 174 (on compte environ 700 membres dans la communauté), estiment qu’ils n’ont pas été consultés adéquatement par le conseil de bande avant la signature de cette entente. C’est lors d’une réunion qui s’est tenue virtuellement le 21 octobre 2021 que les termes exacts de la pétition ont été déterminés.
Espaces autochtones a obtenu ladite pétition par une source qui a tenu à rester anonyme par peur de représailles.
On y lit : Nous n'avons pas donné au chef Tony Wawatie, ni au conseil, notre consentement à la signature de l'accord, car une consultation communautaire appropriée n'a jamais eu lieu.
Les signataires vont même plus loin : nos droits à un consentement libre et éclairé ont été directement violés. Le chef Wawatie et certains membres de son conseil se sont livrés à une fausse déclaration, prétendant à tort que les membres ont été consultés et ont donné leur consentement à la signature de l'accord.
Charles Ratt est signataire de cette pétition. Il argumente : aucun élu qui se livre à ce genre d'activités ne peut continuer à exercer ses fonctions, qu'il soit membre des Premières Nations ou non. C'est inacceptable.
Il a quitté la communauté il y a plusieurs années pour vivre sur le territoire traditionnel, estimant que la vie était trop dangereuse pour lui à Lac-Barrière. Très vindicatif dans son témoignage, il conclut : Québec et Ottawa se sont engagés dans un accord avec des dictateurs [de la communauté] pour opprimer davantage notre peuple.