
Pérou : « Maintenant la guerre civile ! » crient les manifestants
Radio-Canada
« Maintenant la guerre civile ! » ont scandé des centaines de personnes venues marcher lundi dans les rues de Lima contre la présidente Dina Boluarte, à la veille d'un grand rassemblement mardi après-midi appelé par des syndicats.
Les manifestations, qui ont déjà fait 46 morts, se poursuivent au Pérou. À Lima, des centaines de manifestants, dont une grande partie venue des régions andines pauvres la semaine dernière, ont à nouveau battu le pavé lundi dans le centre-ville, scandant Dina meurtrière ou Dina le peuple te répudie.
Les manifestants la considèrent comme une traîtresse alors qu'elle était la vice-présidente du président destitué Pedro Castillo.
En tête du cortège, quatre Ukukus, des danseurs protecteurs de la neige, qui portent des masques traditionnels. Un d'eux faisait régulièrement claquer sur le sol un long fouet, symbole de pouvoir.
La police a tiré des gaz lacrymogènes à plusieurs reprises, a constaté un journaliste de l'AFP.
Edmunda Canaguira, 60 ans, est venue de Sicuani dans la région de Cuzco la semaine dernière. Nous avons besoin de toute urgence que Dina démissionne, dit-elle, vêtue de manière traditionnelle, avec un chapeau de paille et un châle bariolé aux couleurs andines.
Nous allons exiger jusqu'au dernier jour qu'elle démissionne. Elle n'écoute pas les gens.
Le cortège s'est dispersé en début de soirée, mais un grand rassemblement devrait se tenir mardi, à l'appel de plusieurs partis et syndicats. Le leader de la Confédération générale des travailleurs du Pérou (CGTP), Gerónimo López, a évoqué une mobilisation nationale pacifique.
Nous rejetons tout acte de violence. Ceux qui créent le chaos et la destruction sont des personnes infiltrées par le gouvernement, a-t-il assuré.