
Pénuries de logements: les appartements adaptés encore plus rares
TVA Nouvelles
La pénurie de logements est complexe pour tous, mais semble l’être encore plus pour les personnes à mobilité réduite, avec la rareté d’habitations adaptées.
Depuis février, Michael Rail, originaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, est à la recherche d’un logement qui répondra à ses besoins. Les appartements adaptés sont rares dans la région. «On cherche, on cherche, on cherche, mais on ne trouve pas. Ils sont vraiment minimes. Ce n’est pas adapté, nulle part», a-t-il indiqué.
«C’est chercher une aiguille dans une botte de foin, c’est pratiquement impossible. La majorité des gens qui souffrent d’un handicap, lorsqu’ils ont un logement, ils savent qu’ils n’en trouveront pas d’autres, alors, ils restent là, aussi longtemps qu’ils peuvent. On est pris ici, et on n’a pas le choix de rester ici», a expliqué Brigitte Gilbert, la conjointe de Michaël.
Comme il ne trouve pas, le couple a décidé de demeurer dans son logement. «Le comptoir n’est pas adapté à ma hauteur. J’ai seulement ma chambre et la salle de bain qui sont adaptées. Je n’ai pas accès à rien, au “walking” et aux autres pièces de l’appartement. Je suis restreint parfois, j’aurais besoin de ma conjointe, mais elle n’est pas toujours disponible. J’aimerais avoir un chez nous qui est adapté pour moi quand elle n’est pas là, que je n’ai pas toujours besoin d’elles», a confirmé M.Rail.
«On lui a acheté deux petits ronds de camping qu’on lui met sur la table, pour lui permettre de faire cuire des choses, mais c’est super loin du lavabo», a expliqué Mme Gilbert à TVA Nouvelles. Lorsqu’il pense enfin avoir trouvé, les logements partent trop rapidement. « Il en a juste un qui aurait pu faire, un logement non adapté, ça faisait 3 minutes qu’ils étaient publiés, et le propriétaire a écrit “arrêtez d’écrire”, j’ai eu 150 demandes», a-t-elle ajouté.
Le couple n’est pas admissible aux logements à mobilité réduite disponible à l’office d’habitation municipal. «Moi et ma conjointe, on gagne trop cher. Si j’étais seul je pourrais, mais je ne gagne pas assez, je ne serais même pas capable de répondre à mes besoins.»
Michaël a même interpellé la ministre pour recevoir de l’aide. «C’est certain que je l’ai entendu, ça me préoccupe beaucoup, c’est le programme d’adaptation à domicile. On est en train de l’adapter, on l’améliore. On va annoncer d’autres critères», a confirmé à TVA Nouvelles la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest.
Pour sensibiliser les gens à cet enjeu, M. Rail a lancé une pétition sur page Facebook.