
Pénurie de travailleurs : les employeurs du Québec réclament de l’action maintenant
Radio-Canada
Alors que le gouvernement Legault s’apprête à présenter une mise à jour économique le 25 novembre prochain, six regroupements d’employeurs québécois demandent des « mesures fortes et efficaces » pour répondre à la crise de la main-d'œuvre qui plombe la productivité québécoise en pleine relance économique.
Dans une conférence de presse commune, des représentants du Conseil du patronat du Québec (CPQ), du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) et l'Union des municipalités du Québec (UMQ) ont tenu vendredi à s’adresser d’une seule et même voix au gouvernement.
Pour ces six organismes, le constat est simple, le marché du travail québécois perd actuellement plus de travailleurs qu’il n’en gagne en raison principalement de la démographie vieillissante et de l’immigration limitée au Québec.
La plus importante étape à franchir pour le gouvernement est de reconnaître la crise de la main-d'œuvre elle-même, ce qui n'est pas chose faite, déplore le président du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn.
Avec près de 220 000 postes vacants, les entrepreneuses, les entrepreneurs et les régions sont au pied du mur et le statu quo n'est plus une solution.
C’est pourquoi le groupe réclame l’adoption de mesures immédiates dans l’énoncé budgétaire que doit déposer dans 13 jours le ministre des Finances, Eric Girard, pour retenir plus longtemps en emploi les travailleurs âgés. Il s’agit d’un groupe de travailleurs important qui peut changer la donne dans la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre croit-on.
Dans la même veine, les employeurs proposent d’encourager et accélérer, par un ensemble de mesures ciblées, le rapprochement des personnes éloignées du marché de l'emploi, c'est-à-dire les femmes, les travailleuses et travailleurs expérimentés, les personnes issues de la communauté LGBTQ+, les Premières Nations, les personnes en situation de handicap ainsi que les personnes judiciarisées.
Mais même s’il réussissait à ramener tous ces gens au travail, le Québec n’arriverait pas à combler ses besoins en main-d'œuvre, affirment les représentants de l’industrie, du commerce et des municipalités. C’est pourquoi Québec et Ottawa doivent s’entendre rapidement pour renforcer et simplifier le processus d’immigration, soutiennent-ils.
Les délais actuels de traitement des demandes de résidence permanente, jugés déraisonnables, nuisent grandement aux efforts pour combler les besoins en main-d’œuvre, constatent les employeurs du Québec.