Pénurie de sauveteurs : des mesures à côté des vrais enjeux
Radio-Canada
La ministre responsable des sports, Isabelle Charest, a annoncé mardi que le gouvernement de la Coalition Avenir Québec rendrait gratuites toutes les formations pour devenir sauveteur ou moniteur s’il est réélu en octobre.
La mesure nécessiterait un investissement de 21,5 millions de dollars de la part du gouvernement du Québec, échelonné sur cinq ans. Les modalités d’application de l’aide promise par le gouvernement caquiste n’ont toujours pas été dévoilées.
Pour devenir sauveteur, une formation totalisant une centaine d’heures et un coût approximatif de 1000 $ est nécessaire.
Selon Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec, 500 surveillants-sauveteurs et 1500 assistants surveillants-sauveteurs manqueraient à travers la province pour combler les besoins.
Le manque de main-d'œuvre serait dû à deux facteurs : le retard accumulé dans la formation de nouveaux sauveteurs en raison de la pandémie, ainsi que la baisse d’attractivité de la profession.
« Il a été très difficile, lors des deux dernières années, d’offrir des cours de natation. De plus, on réalise maintenant que nous avons beaucoup de décrocheurs aquatiquesqui ne finissent pas leur formation et qui se trouvent des emplois avec des salaires souvent plus intéressants. »
Les conditions de travail, comme les horaires irréguliers et les contrats saisonniers, sont également à blâmer, selon le directeur général de la Société de sauvetage du Québec.
Certains hôteliers et centres aquatiques intérieurs offrent dorénavant des postes permanents, permettant une meilleure stabilité pour les candidats qualifiés. Des bonifications salariales ont également été nécessaires cette année pour tenter de retenir la main-d'œuvre certifiée.
Pour Véronyque Tremblay, présidente-directrice générale de l’Association Hôtellerie Québec, l’aide proposée par le gouvernement n’est pas suffisante pour pallier cette pénurie.